Ce mercredi 10 septembre, après une manifestation ayant rassemblé plus de 20 000 personnes, plus de 1 500 étudiants se sont réunis en assemblée générale inter-facultés devant l’université de Bordeaux Victoire pour discuter des suites de la mobilisation. Malgré la pluie et le début d’une manifestation sauvage, une majorité d’étudiants avaient exprimé leur volonté de s’organiser. Mais alors que l’AG venait à peine de commencer, la police l’a gazée pour l’évacuer. Une offensive répressive d’ampleur qui vise à casser la mobilisation naissante dans les universités.

Dans ce sens, la préfecture n’a pas manqué de revendiquer son opération d’intimidation dès la fin de l’évacuation. Dans un communiqué, elle revendique avoir « dispersé » une « assemblée générale des étudiants d’ultra-gauche », et fait état de plusieurs interpellations. Une rhétorique classique de criminalisation qui vise à isoler et décrédibiliser les étudiants mobilisés.

Néanmoins, cette répression n’a en rien essoufflé la dynamique qui s’est exprimée le 10 septembre dans la jeunesse universitaire bordelaise, mobilisée depuis le matin. Après avoir débrayé de façon unitaire, successivement, les universités de Bordeaux Montaigne et les campus de Montesquieu et Victoire, un impressionnant cortège étudiant a rythmé la manifestation.

Cela traduit une politisation profonde qui dépasse largement l’avant-garde étudiante mobilisée. Les premières discussions lors de l’AG bordelaise laissaient entrevoir la volonté des étudiants de discuter des suites du mouvement, en tirant notamment le bilan de la stratégie perdante des manifestations isolées lors de la bataille des retraites. Beaucoup en sont arrivés à la conclusion qu’il y avait urgence à s’organiser sur nos lieux d’études pour ancrer la mobilisation dans la durée.

Suivant ce modèle, le mouvement étudiant doit multiplier les cadres d’auto-organisation, sans se limiter aux frontières de la fac. L’enthousiasme avec lequel les étudiants ont laissé passer au début de la manifestation les cortèges syndicaux, en scandant « étudiants, travailleurs, grève générale », montre la voie à suivre.