Une collection de pièces chinoises, qui appartenaient à l’ambassadeur João Rodrigues Simões Affra, a été retrouvée par ses enfants dans leur maison située au nord de Bordeaux. Ce trésor fera l’objet d’une vente aux enchères à l’hôtel Drouot, le 19 septembre prochain.

Cette histoire commence en 2022, avec une petite annonce publiée dans nos colonnes. «Une des filles de l’ambassadeur Affra, lectrice du Figaro, a vu cette publicité où nous invitions les Bordelais à apporter leurs objets d’art asiatiques à notre cabinet pour expertise», se souvient Fabien Ronaldo. Ce jour-là, l’octogénaire arrive, les bras chargés de mosaïques. Discutant avec elle pour en connaître la provenance, l’expert apprend que le père de sa future cliente était un diplomate portugais. Or, l’ambassadeur João Rodrigues Simões Affra avait pris pour habitude de collectionner des pièces dans ses pays de mission.

Ses héritiers ont découvert cette monnaie éparpillée dans leur maison familiale au nord de Bordeaux, où rien n’avait bougé depuis quatre décennies. Les pièces étaient disséminées entre armoires et placards, sur les tables basses et les rebords de cheminées. Rassemblées, elles constituent un véritable trésor. En poste à Shanghaï (Chine) entre 1945 et 1950, l’ambassadeur Affra avait acquis de très rares pièces chinoises, parmi lesquelles une pièce vendue 155.000 euros. «La famille est arrivée dans mon cabinet avec cette collection sans savoir qu’elle avait de la valeur, indique Fabien Robaldo. Pourtant, ce sont des pièces d’une grande qualité, en très bon état, visiblement achetées pour faire collection.» 


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L’œuvre d’un érudit

Particulièrement rares, ces pièces en argent ou en or ont pour la plupart «été fondues, saisies ou détruites lors des révolutions culturelles en Chine, selon l’expert – qui n’en avait jamais vu avant de recevoir la collection Affra. L’ambassadeur était un érudit, qui avait une culture folle. Des collections de pièces qu’il a faites dans les pays où il est passé, la Chinoise est la plus travaillée. Grâce à son métier, il devait avoir des relations intéressantes. Je doute qu’il se soit procuré ces pièces au fond d’un marché.»

Authentifiées et gradées par le laboratoire indépendant PCGS (Professional Coin Grading Service), référence mondiale en matière d’expertise numismatique, les premières pièces retrouvées ont fait l’objet de ventes aux enchères en septembre 2022 et juin 2023. 120 pièces avaient été vendues pour la somme de 600.000 euros. Mais après avoir fouillé une nouvelle fois le grenier, les enfants de l’ambassadeur ont retrouvé de nouvelles pièces appartenant à sa collection chinoise. Parmi elles : un dollar en argent 1897 de la province Kiangnan. Estimée entre 40.000 et 60.000 euros, la pièce pourrait enflammer les enchères. Pour le savoir, rendez-vous en ligne ou en salle d’enchères à l’Hôtel Drouot, le 19 septembre prochain.