Printemps 2023, dans une école marseillaise. Une compagnie de théâtre a été invitée à se produire devant les élèves pour leur délivrer, à travers des saynètes pédagogiques, des messages de prévention. Dans l’une des pièces, il est question d’inceste. Amina*, 11 ans, se tourne vers l’une de ses copines de classe et lui glisse : « Moi, ma tante ne m’a pas crue. » Sa maîtresse, glacée, a assisté à l’échange. Elle prend la petite à part, lui fait raconter la scène à laquelle faisait référence l’écolière. Et effectue, dès le lendemain, un signalement « élève en danger ».

Car Amina, une petite Comorienne arrivée en France en 2018 et confiée à l’une de ses tantes, a révélé à son institutrice une scène d’agression sexuelle que lui aurait imposée son oncle dans sa chambre. Devant les enquêteurs, les psys, elle répète la même description : la main de l’adulte sur sa culotte au niveau de son sexe, puis dans le sous-vêtement, une furtive caresse. Puis, quelques minutes plus tard, « tonton » qui revient, baisse son pantalon et pose brièvement la main de la petite fille sur son propre sexe. « Ne le dis à personne », lui aurait-il glissé en l’embrassant sur la bouche avant de quitter la pièce.

Le prévenu c