EN BREF
- Le 10 septembre, Alain Duhamel a débattu avec François
Ruffin et Patrick Cohen sur le plateau de C à vous. - L »échange s’est intensifié lorsque Ruffin a comparé
Macron à De Gaulle, provoquant une vive réaction de
Duhamel. - Duhamel a également exprimé son désaccord sur la
proportionnelle, défiant la position de Laurent
Wauquiez.
Ce mardi 10 septembre, le
plateau de
C à vous a été le
théâtre d’un échange particulièrement électrique. Autour de la
table,
Alain Duhamel était invité pour commenter la nomination de
Sébastien Lecornu à Matignon, après la démission de
François Bayrou. Mais face à François Ruffin et Patrick Cohen,
l’éditorialiste n’a pas mâché ses mots. Entre interruptions,
répliques sèches et agacement palpable, l’ambiance est vite devenue
tendue !
La discussion s’est envenimée
lorsque François Ruffin a évoqué une possible
démission d’Emmanuel
Macron. « D’abord, c’est
de la politique-fiction. Ensuite, ce serait la fin de la logique de
la Ve République », a d’abord répondu Alain Duhamel, avant de
développer : « Alors, il y a
beaucoup de gens qui peuvent dire, après tout, on s’en fiche de la
Ve République, pourquoi pas une sixième, une septième ou une
huitième. Mais il y a une logique dans les institutions. S’il
s’agit d’additionner l’instabilité gouvernementale caricaturale,
qu’on vit, avec l’invention d’une instabilité
présidentielle, parce que si une fois, vous demandez, vous
imposez, vous exigez d’un président de se retirer… ».
C à vous : Alain Duhamel
s’emporte face à François Ruffin
Coupé par le député de
La France insoumise, il a immédiatement répliqué. François
Ruffin avait lancé : « Il
faudrait qu’il le fasse de lui-même, comme le
général De Gaulle en 1969, monsieur Duhamel. » Une comparaison
qui a fait bondir l’essayiste : « Je termine ce que je disais ! Ça n’a rien à voir
avec de Gaulle en 69, alors là, vraiment, rien du tout
! » Puis, pour reprendre son argumentaire, il a ajouté :
« Si l’idée, c’est d’ajouter
une instabilité présidentielle, parce qu’une fois qu’il y aura un
président qui aura été obligé de démissionner, tout président, dès
qu’il sera impopulaire, se verra inévitablement demander
une démission. C’est écrit d’avance ! C’est comme ça que
ça s’est passé pour les gouvernements dans les régimes
parlementaires, c’est comme ça que ça se passera dans un régime
néo-présidentiel. C’est pour cela que moi, j’ai beaucoup admiré
l’éloquence de mon voisin de gauche… tant qu’il a parlé des gens.
Et mon admiration s’est effondrée quand il a parlé des conséquences
politiques. »
Un tacle direct, auquel Ruffin
a répondu du tac au tac : « Ce
que je cherche en premier, ce n’est pas l’admiration de monsieur
Duhamel ! » avant d’entendre l’essayiste répliquer, sans filtre
: « C’est réciproque
! »
L’essayiste recadre Patrick Cohen sur la proportionnelle
Un peu plus tôt dans
l’émission, Alain Duhamel avait déjà montré son agacement, cette
fois face à
Patrick Cohen. Sur la question de la proportionnelle, il avait
déclaré : « Je pense qu’il
faut se dépêcher, comme première loi — pas comme première mesure,
les premières mesures doivent être budgétaires et sociales — mais
comme première loi : la proportionnelle. Ça libère
des liens et ça donne une véritable autonomie aux différents partis
politiques. » Mais Patrick Cohen a rappelé la ligne de Laurent
Wauquiez : « Ligne rouge fixée
par LR et rappelée ce matin par Laurent Wauquiez. ‘Nous ne
soutiendrons pas un gouvernement qui instaure la
proportionnelle’. »
De quoi faire exploser
Duhamel, qui a rétorqué : « Absolument, il n’y a qu’à le mettre au
défi. Qu’est-ce que vous voulez ? Pas de changement de loi
et le gouvernement est en l’air, et c’est vous qui portez, vous,
Républicains, qui appartenez à la majorité et qui avez au moins une
demi-douzaine de ministres dans ce gouvernement, c’est vous qui le
mettez en l’air ? Eh bien, faites-le. » Face au silence
gêné de Patrick Cohen, l’essayiste a ajouté, sarcastique :
« Non mais on a bien compris à
qui je m’adressais. » Une séquence tendue qui a laissé planer
un froid sur le plateau.