La récente décision de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) du 10 septembre 2025, validant l’inclusion du nucléaire et du gaz fossile dans la taxonomie verte, a des implications directes pour les entreprises qui intègrent la RSE dans leur stratégie.

L’impact sur les stratégies d’investissement RSE des entreprises

Depuis l’introduction de la taxonomie verte en 2020, l’Union européenne cherche à canaliser les investissements vers des projets jugés « durables » pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. La décision du Tribunal de l’Union européenne du 10 septembre 2025, rejetant le recours de l’Autriche contre l’inclusion du nucléaire et du gaz fossile dans cette taxonomie, représente un tournant majeur pour les stratégies RSE des entreprises.

En tant qu’outil central de la finance durable, la taxonomie verte détermine quel type d’activités économiques peut être considéré comme respectueux de l’environnement. Pour les entreprises, être en conformité avec cette taxonomie est crucial pour attirer des financements et renforcer leur réputation en matière de développement durable. La validation de la Commission européenne par la CJUE permet aux entreprises de voir le nucléaire et le gaz fossile sous un jour plus favorable dans leurs projets d’investissement, en particulier pour les acteurs de l’énergie et les institutions financières qui souhaitent afficher une démarche éco-responsable.

Une ouverture pour les secteurs du nucléaire et du gaz fossile

La décision de la CJUE est particulièrement importante pour les secteurs de l’énergie et des infrastructures. Le nucléaire et le gaz, désormais éligibles à la classification « verte » de la taxonomie, seront perçus par de nombreux investisseurs comme des solutions légitimes pour atteindre des objectifs climatiques à court et moyen terme.

Pour les entreprises ayant une forte composante énergétique, telles que celles opérant dans le secteur de la production d’électricité ou dans les projets d’infrastructure, cette nouvelle donne permet de redéfinir leurs engagements RSE. Par exemple, des entreprises spécialisées dans le nucléaire pourraient désormais argumenter que leurs projets sont compatibles avec les objectifs climatiques de l’UE, ce qui est un argument de poids pour lever des fonds auprès d’investisseurs cherchant à allier performance financière et impact environnemental.

La validation de la Commission pourrait également influencer les entreprises gazières, qui utiliseront désormais la classification verte pour justifier leurs investissements dans des projets de transition énergétique, avec la promesse d’une réduction progressive de l’empreinte carbone. Ces projets seront désormais perçus comme des investissements compatibles avec une stratégie RSE ambitieuse, à condition que les émissions de gaz à effet de serre soient réduites selon des critères stricts.

Une nouvelle frontière pour la communication RSE des entreprises

Avec l’intégration du nucléaire et du gaz dans la taxonomie verte, les entreprises devront adapter leur communication RSE pour mettre en valeur leur conformité à ces nouvelles directives. Le risque de greenwashing, où les entreprises affichent de fausses prétentions écologiques pour attirer les consommateurs ou investisseurs, devient une réalité plus complexe. En effet, avec cette nouvelle classification, il sera crucial pour les entreprises de fournir des preuves claires que leurs activités dans le nucléaire et le gaz respectent non seulement les critères environnementaux de la taxonomie, mais qu’elles font également partie d’une stratégie globale de transition énergétique.

Les entreprises devront démontrer leur capacité à répondre aux enjeux climatiques en prenant des engagements crédibles, tant sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre que sur le recours aux énergies renouvelables dans le cadre de leurs opérations. Cette démarche de transparence sera essentielle pour maintenir la confiance des consommateurs et des parties prenantes, qui sont de plus en plus exigeants en matière de développement durable.