Le livre sur la place

Critiques, interviews, sélection… «Libé» vous guide dans les allées de la 47e édition du Salon du livre de Nancy, grand rendez-vous de la rentrée littéraire, qui se tient du 12 au 14 septembre.

Une porte, un angle mort et une «maison qui vole», ainsi pourrait se résumer le Bel Obscur, roman de l’autrice belge Caroline Lamarche. La porte d’entrée du livre, c’est l’histoire d’un ancêtre, banni de l’arbre généalogique et sur lequel la narratrice va enquêter. Passant des documents concernant Edmond – mort à 30 ans en 1865 loin de son Liège natal – à ses archives personnelles, cette femme mariée à un homme prénommé Vincent, son premier et grand amour, reconsidère parallèlement sa propre existence après trois décennies de vie conjugale. Alors qu’elle présume que l’aïeul aimait les hommes, elle se penche sur son épopée maritale. Après sept ans de mariage et la naissance de deux filles, Vincent lui avait révélé qu’il était homosexuel. Mais il ne fut pas question de divorce, la vie dans la grande maison près de Bruxelles allait donc continuer, avec Brian, Markus, Jérôme, João, Nikolaï, copains successifs de Vincent.

La vie des épouses d’homosexuels est un sujet peu documenté, un «angle mort de la littérature», comme l’affirme la romancière à la radio belge RTBF. Son personnage, qui écrit, puise dans l’histoire. Surgissent de célèbres «femmes de connivence» comme celle d’