Le réalisateur a notamment utilisé des images de caméras embarquées du Hamas prises lors des attaques commises le 7 octobre 2023.

lire plus tard

Pour sauvegarder cet article, connectez-vous ou créez un compte franceinfo

Sans paiement. Sans abonnement.

Fermer la fenêtre d’activation des notifications France Info

créer votre compte

se connecter

Fermer la fenêtre de présentation

France Télévisions – Rédaction Culture

Publié le 11/09/2025 15:48

Temps de lecture : 3min

Le général israélien à la retraite Noam Tibon et sa femme Gali Mir-Tibon à l'avant-première de "The Road Between Us: The Ultimate Rescue" au festival du film de Toronto, le 10 septembre 2025. (COLE BURSTON / AFP)

Le général israélien à la retraite Noam Tibon et sa femme Gali Mir-Tibon à l’avant-première de « The Road Between Us: The Ultimate Rescue » au festival du film de Toronto, le 10 septembre 2025. (COLE BURSTON / AFP)

Un documentaire sur les efforts d’un ancien militaire israélien pour sauver sa famille lors des attaques du Hamas du 7 octobre 2023 a été présenté en avant-première, mercredi 10 septembre, sous forte présence policière, après avoir été initialement retiré de la programmation du Festival du film de Toronto. Avant la projection de The Road Between Us: The Ultimate Rescue, partisans d’Israël et militants pro-palestiniens ont protesté face à face devant le cinéma où se jouait le film. Aucun incident n’a été signalé.

Dans le film, produit au Canada, des images de caméras embarquées du Hamas, prises lors des attaques du 7-Octobre, ont été utilisées. Les organisateurs l’avaient déprogrammé le mois dernier, évoquant un manque de « clarté juridique » autour de ces images. Avant de le réintégrer face aux accusations de censure.

Le directeur général du festival, Cameron Bailey, a démenti des informations selon lesquelles le réalisateur Barry Avrich aurait été invité à obtenir les droits d’utilisation des images. « À aucun moment nous n’avons demandé aux réalisateurs d’obtenir l’autorisation ou l’accord du Hamas, une organisation terroriste », a-t-il déclaré au quotidien canadien Globe and Mail. « C’est bien sûr quelque chose que nous ne ferions jamais. »

Cameron Bailey a reconnu que le festival avait mal géré le processus de sélection du film. »Je tiens à présenter mes excuses, en particulier à la communauté juive, pour les erreurs que j’ai commises jusqu’à aujourd’hui », a-t-il déclaré devant les 2000 spectateurs venus voir l’avant-première dans le centre-ville de Toronto.

Le film retrace le voyage du général israélien à la retraite Noam Tibon de Tel Aviv à Nahal Oz, un kibboutz situé à la frontière avec Gaza, où son fils, sa belle-fille et ses deux petites-filles se sont cachés dans une pièce sécurisée après l’entrée des hommes du Hamas dans la communauté. Le réalisateur Barry Avrich a expliqué qu’il avait été attiré par cette histoire en tant que père avant tout. « Ce n’est pas vraiment un film politique. Il est enveloppé dans le drapeau d’une famille, pas d’un pays », a-t-il expliqué.

Manifestant devant la salle, Bassem Ramli, Canadien d’origine palestinienne, a expliqué à l’AFP qu’il ne s’opposait pas spécifiquement au contenu du film, mais à la décision du festival d’autoriser l’ancien général de l’armée israélienne à fouler son tapis rouge. « Cette personne ne mérite pas d’être célébrée comme un héros, encore moins en ce moment », estime cet homme de 39 ans. « Serait-il acceptable, par exemple, qu’un général russe de haut rang soit actuellement célébré comme un héros ? Je ne pense pas », a-t-il ajouté. Agitant un drapeau israélien devant le cinéma, Jeffrey Raphael a fondu en larmes lorsque l’AFP lui a demandé son avis sur la colère suscitée par le film. « Je comprends que le festival du film donne la parole aux Palestiniens, mais pourquoi ne pouvons-nous pas entendre d’autres points de vue ? », a déclaré cet homme de 55 ans.