L’apparence de ces échantillons martiens collectés en juillet 2024 par le rover Perseverance pourrait être le résultat d’anciennes réactions chimiques.

NASA

L’apparence de ces échantillons martiens collectés en juillet 2024 par le rover Perseverance pourrait être le résultat d’anciennes réactions chimiques.

ESPACE – Ces roches martiennes sont tachetées comme un « léopard », et c’est justement ça qui fascine les scientifiques. Ce mercredi 10 septembre, la NASA a dévoilé son analyse de certaines roches colorées prélevées à la surface de Mars, affirmant que ces dernières offraient les indices parmi les plus sérieux à ce jour de l’existence d’une ancienne forme de vie sur la planète rouge.

L’aspect moucheté d’échantillons collectés en juillet 2024 par le rover Perseverance, dans ce que l’on pense être un lac asséché, pourrait en effet être le résultat de réactions chimiques. C’est ce qui a piqué l’intérêt de chercheurs, qui ont publié leurs résultats dans la revue Nature. Car si ces caractéristiques proviennent d’une activité microbienne donnant naissance à des minéraux, comme cela se produit sur la Terre, alors il s’agit d’un indice de vie sur Mars.

« Nous avons demandé à nos amis scientifiques d’analyser ça et de nous dire si l’on se trompait ou si c’était bien des signes d’une ancienne forme de vie sur Mars et ils ont répondu : “Et bien, on ne voit pas d’autre explication” », a expliqué Sean Duffy, administrateur par intérim de la Nasa. « C’est un peu l’équivalent de voir des restes de repas fossilisés qui ont peut-être été excrétés par un microbe », assure Nicky Fox, une autre responsable de la Nasa.

Une mission prometteuse mise en péril par Donald Trump

Les instruments de Perseverance ont notamment identifié deux minéraux, la vivianite et la greigite. Sur Terre, la première est souvent rencontrée dans des sédiments, des tourbières et autour de matières en décomposition et la seconde peut être produite par des formes de vie microbienne. L’auteur principal de l’étude de la Nasa Joel Hurowitz précise toutefois qu’il y a « des manières non biologiques » de produire ces taches visibles sur les roches martiennes.

Les résultats sont cependant « enthousiasmants », a-t-il ajouté, expliquant que les chercheurs auront besoin d’analyser en personne les échantillons pour mieux comprendre si c’est une activité microbienne qui avait engendré les « caractéristiques fantastiques » et les couleurs dont le bleu et le vert.

Une possibilité qui semble aujourd’hui incertaine, surtout depuis que l’administration de Donald Trump projette d’annuler les missions visant à ramener sur Terre les échantillons de Perseverance, l’un des rovers qui circulent actuellement sur Mars à la recherche de signes de vie qui y aurait existé il y a des millions ou milliards d’années. Interrogé sur ces missions qui étaient prévues pour les années 2030, Sean Duffy est resté prudent, glissant simplement que les échantillons pourraient aussi être récupérés par une future mission habitée.