Par
Rédaction Paris
Publié le
11 sept. 2025 à 17h03
C’est un « boycott sans précédent ». Jeudi 11 septembre 2025, le Musée d’art et d’histoire du judaïsme (MahJ) a déploré l’annulation de cinq universitaires à un colloque portant sur l’histoire des Juifs de France. Intitulé « Les histoires juives de Paris (Moyen Âge et Époque moderne) », l’événement doit se tenir les 15 et 16 septembre à Paris, au sein de la bibliothèque de l’Arsenal (4e) et au MahJ (3e).
La guerre à Gaza en toile de fond
C’est « la première fois depuis sa création en 1998 » qu’un tel événement se produit, ajoute le musée dans un communiqué, sans citer le nom des chercheurs concernés. Les chercheurs ont annulé « au prétexte qu’un programme de recherche » de l’Université hébraïque de Jérusalem « finançait la participation d’une doctorante », selon le communiqué.
Certains « ont argué du fait que leur participation équivalait à soutenir le gouvernement israélien […]. D’autres ont simplement fait référence à la guerre à Gaza pour remettre en cause les modalités d’organisation », ajoute le musée, qui a maintenu le colloque tout en le remaniant.
« Ce boycott (… ) dessert absurdement le monde universitaire israélien, dont certains représentants figurent parmi les plus opposés à la poursuite de la guerre à Gaza » et « confond les chercheurs et les responsables politiques », ajoute-t-il.
Vague d’indignations
« Cela doit appeler des sanctions », a affirmé à l’AFP Yonathan Arfi, président du Crif (Conseil représentatif des instituions juives de France), en se disant « malheureusement pas surpris, parce qu’on est dans une période où partout est en train de se poser une forme de chape de plomb avec une hégémonie culturelle de l’obsession et de la détestation d’Israël ».
De son côté, la Licra (Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme) a dénoncé sur X un « crachat idéologique », qui « fragilise le principe même de la recherche en remettant en cause son autonomie ». « Conditionner la participation à cet événement au conflit de Gaza constitue une confusion dangereuse entre des réalités sans rapport, et un amalgame qui fragilise la liberté académique », a affirmé pour sa part dans un communiqué Ariel Goldmann, président de la Fondation du judaïsme français.
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Des élus locaux ont également dénoncé ce boycott comme l’adjointe à la Ville de Paris, Karen Taïeb, ou le député et candidat à la municipale de 2026, Emmanuel Grégoire, pointant « une confusion coupable et une offense à la liberté académique ». La ministre de la Culture et maire du 7e arrondissement, Rachida Dati, a aussi réagi sur X : « Trop, c’est trop ! Ces appels au boycott répétés d’artistes, de spectacles, de conférences, de blocages d’établissements deviennent des prétextes à un antisémitisme caractérisé et assumé », a-t-elle protesté.
Avec AFP
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