Par
Clément Mazella
Publié le
11 sept. 2025 à 18h21
Xavier Sadourny l’assure : la défaite (15-17) contre Pau à domicile n’a rien changé. Pour le « chaud » déplacement à Toulon samedi 13 septembre (21h05), le manager de Castres avait prévu d’aligner une équipe différente de celle de la 1ère journée, pour que tout le monde se sente d’entrée concerné. En n°8, on retrouvera Feybian Tukino, qui débute sa 4e saison au CO mais qui n’a pas tant joué que ça. Très puissant, le garçon de 24 ans aura pour mission de prendre le relais d’Abraham Papali’i, absent. Sadourny croît vraiment en lui.
En coloc avec ses 2 autres frères
Rembobinons un peu le fil. En 2021, le Castres Olympique mise sur la fratrie Tukino. Feybian, River et Crimson, fils de Siaki, ancien 3e ligne passé par Toulon et Grenoble, rejoignent le Tarn, le CO versant au passage une petite somme au FCG concernant des indemnités de formation.
Un vrai pari. Risqué. Mais qui ne tente rien n’a rien, comme on dit. Feybian, River et Crimson sont en colocation, et chacun tente de faire son trou. « C’était un environnement nouveau. C’était la première fois que je partais chez moi. Les avoir à mes côtés, cela m’a beaucoup aidé. Cela m’a permis d’être bien dans ma tête », avoue Feybian.
Au début de cette saison 2025-2026, il est désormais tout seul à Castres. River a rejoint Riom en Fédérale 2, Crimson recherche un club. « Il ne reste plus que moi, c’est vrai. Je me suis forgé le caractère pour avoir ce qu’il faut pour arriver en pro », souligne le puissant 3e ligne (111 kilos), qui préfère évoluer n°8 plutôt que flanker. « Moi qui aime faire avancer l’équipe, n°8 correspondant plus à mon profil ».
Faire oublier Papali’i
Après deux années de découverte avec les Espoirs, Feybian Tukino a disputé 12 rencontres la saison dernière en équipe première. « Cela m’a permis d’apprendre énormément. Je pense être bien plus équipé par rapport à ce qui va m’attendre à chaque match », estime le 3e ligne, un brin taiseux. « Les mecs des îles, nous sommes timides. Nous nous exprimons plus par les gestes que par la parole. Avec l’âge, je me suis amélioré avec ça ».
Cette saison, le staff tarnais compte vraiment sur lui. « La première saison, quand tu débutes, personne ne te connaît. La deuxième, c’est là où tu dois confirmer. Des fois, on se loupe. Des fois, on perce. Cette saison, j’ai envie de franchir un cap pour confirmer ma place dans ce groupe », avoue Feybian, qui sera aligné ce week-end à Toulon.
Mayol, c’est le théâtre de son dernier match en Top 14. C’était l’an dernier, lors du barrage perdu (52-23). Samedi, Feybian Tukino sera chargé de compenser l’absence du bulldozer Abraham Papali’i, retenu avec les Samoa pour affronter les Etats-Unis. « Abraham, je ne le vois pas trop comme un concurrent, plus comme quelqu’un qui peut m’apprendre des choses pour avoir des munitions en plus dans mon jeu », assure l’aîné des Tukino.
« Nous allons voir comment nous pouvons jouer sans ce gros porteur qui nous a fait beaucoup de bien l’an dernier. Il faut que nous arrivions à jouer sans lui, ou ne pas le surutiliser quand il est là. Nous nous sommes peut-être trop reposés sur lui contre Pau », estime le manager Xavier Sadourny.
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Des 3 frères Tukino, Feybian est le dernier à être encore joueur au CO. (©Clément MAZELLA)Sadourny loue Tukino
Un Sadourny pas avare de compliments sur le joker Feybian Tukino : « C’est un joueur complet, gros porteur, gros plaqueur, qui va vite. C’est un joueur qui sait accélérer au contact avec ou sans ballon. C’est une grosse qualité, et techniquement, c’est bon. Il a une grosse compréhension du jeu. Il doit compter dans notre effectif ».
Le technicien de poursuivre : « Matthias Rolland m’avait parlé de Feybian à mon arrivée : je ne l’attendais pas à ce niveau-là. C’est un joueur qui ne laisse pas indifférent ». Un joueur qui ne laisse pas indifférent, mais qui abat une grosse carte samedi.
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