Par
Laure Gentil
Publié le
11 sept. 2025 à 18h10
Il doit affronter la maire sortante Johanna Rolland (Parti Socialiste) et Foulques Chombart de Lauwe, qui a remporté la primaire des Républicains, pour conquérir la mairie. Jean-Claude Hulot, nouveau venu sur la scène politique nantaise et candidat du Rassemblement National aux municipales de Nantes, a accepté de donner une interview à actu Nantes.
Actu : Qui êtes-vous en plus d’être le candidat du Rassemblement National aux municipales de Nantes ?
Jean-Claude-Hulot : J’ai une double formation d’ingénieur de l’école des mines de Paris et d’énarque, et je travaille encore au ministère de l’économie. J’ai fait l’essentiel de ma vie professionnelle à ce ministère avec un passage dans une ambassade à Londres d’une part et au Commissariat à l’énergie atomique d’autre part. Je suis aussi officier de marine de réserve. Sur le plan personnel, je suis marié et j’ai trois enfants.
Qu’est-ce qui vous a fait rejoindre le Rassemblement national ?
J.C.H : Alors, je participe depuis maintenant neuf ans à un groupe de réflexion, un peu discret, qui s’appelle Les Horaces qui fournit des notes, des sujets de réflexion, des propositions à Marine Le Pen. Ces élections et le fait d’avoir rejoint le Rassemblement National sont l’occasion de sortir de cette ombre et d’assumer mes convictions, parce que je crois qu’il est nécessaire qu’il y ait un changement politique profond en France.
« Il faut repenser l’accessibilité à la ville »
Pourquoi avez-vous décidé de vous présenter aux municipales de Nantes ?
J.C.H : Première raison, j’ai eu des attaches familiales à Nantes pendant de nombreuses années. Ensuite, je crois que Nantes fait partie de ces grandes métropoles régionales françaises qui sont encore sous une administration socialiste depuis de très nombreuses années et qu’un très gros travail de redressement est à faire pour tourner cette page et ouvrir de nouvelles perspectives à la ville.
Quel est votre programme pour cette ville ? Est-ce que vous avez réfléchi à des mesures en particulier que vous voudriez voir appliquées à Nantes ?
J.C.H : Le projet, d’abord ça repose sur un constat premier qui est celui du problème de l’insécurité à Nantes. Je suis frappé du fait que c’était une ville, qui, il y a quelques décennies passait pour l’une des plus agréables et les plus paisibles de France et qu’aujourd’hui elle est toujours citée quand il y a des faits divers, des problèmes de violence, d’immigration incontrôlée et aussi d’insalubrité. Ce n’est pas seulement une vue de l’esprit. J’étais ce week-end avec des militants sur le marché de Talensac à la rencontre des électeurs. C’est une préoccupation qui revient de façon récurrente.
Ça passe par un certain nombre de mesures concrètes dont les plus immédiates ou visibles seraient évidemment le renforcement de la police municipale, son armement et le développement des caméras de vidéosurveillance. Il y va de soi également que nous soutenons la création et l’ouverture rapide du centre de rétention administrative.
Je souhaite aussi l’ouverture et le rayonnement de la ville au sein de la grande agglomération nantaise. Je ne veux pas que la recherche de mobilité douce imposée aux Nantais conduise à fermer la ville. Tout est fait pour y rendre la circulation automobile extrêmement difficile. Il faut repenser la circulation, l’accessibilité de la ville.
Enfin, je pense que les finances de la ville sont mal gérées. Il faut gérer ça de façon plus sage mais je ne suis pas de ceux qui considèrent qu’il faut prendre une tronçonneuse et couper des pans entiers de budget comme ça a pu être fait à la Région.
Vous avez rencontré des Nantais, que vous ont-ils dit exactement ?
J.C.H : Les Nantais avec qui j’ai pu parler me disent beaucoup la même chose, c’est-à-dire la ville a énormément changé, changé en mal. Vous savez comme moi ce qui s’était passé lors de l’incendie de la cathédrale (en 2020 N.D.L.R.) où on avait découvert que c’était un réfugié rwandais qui avait mis le feu à l’édifice faisant perdre un patrimoine national absolument inestimable : l’orgue, qui était un exemple comme on n’en avait pas d’autres en France et qui est littéralement parti en fumée. Il a ensuite assassiné un prêtre qui l’hébergeait.
Donc on voit bien que les questions d’insécurité sont aussi liées aux questions d’immigration.
Tout est aussi devenu prétexte pour des dégradations. Vous vous souvenez de ce qui s’était passé lors de la victoire du Paris Saint-Germain, ce qui n’était pas un événement nantais en soi, mais qui a donné lieu quand même à des déchaînements de violences. Ça fait partie de cette culture ou cette contre-culture à laquelle il faut mettre un terme.
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« Je ne suis pas dans les jeux d’alliance »
Comment vous préparez-vous à cette campagne ?
J.C.H : On s’y prépare d’abord, bien sûr, en s’immergeant dans la ville et dans les problématiques qui sont les siennes à l’heure actuelle et aussi en allant à la rencontre, comme je l’ai fait dimanche dernier, des électeurs et des citoyens pour entendre, recueillir ce qu’ils ont à dire de façon à répondre à leurs attentes.
On s’y prépare aussi par le travail avec les premiers colistiers : Christine Masson et Brian Pecqueur.
Que répondez-vous face aux critiques qui disent que vous n’êtes pas Nantais ?
J.C.H : Ça c’est facile comme critique ! Mais d’abord il se trouve que j’ai un travail qui pour l’instant m’oblige encore à passer par Paris. Je suis domicilié maintenant à Nantes et c’est tout à fait légitime de me présenter et je pense avoir réellement la capacité, la compétence pour apporter en me présentant, une véritable opposition, une véritable alternative frontale à la municipalité sortante.
Une alliance entre vous et Foulques Chombart de Lauwe est-elle possible ?
J.C.H : Moi, je me projette dans mon ambition qui est d’être au second tour (en 2026, N.D.L.R) et de réussir à prendre la place de Madame Rolland. Je ne suis pas dans des jeux d’alliance avec les autres listes pour l’instant.
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