Au cours de la journée de mercredi, vingt-cinq personnes ont été interpellées en marge des manifestations « Bloquons tout à Lyon ». Si quatre d’entre eux n’ont fait l’objet que d’une amende forfaitaire délictuelle pour violation d’une interdiction préfectorale de manifester, les vingt et une autres, mises en cause dans des violences et des dégradations, ont été placées en garde à vue.
Mardi soir déjà, à la veille du mouvement, un militant syndical avait été placé en garde à vue, une mesure dénoncée mercredi par le syndicat des musicien-nes CGT en Rhône-Alpes (SNAM-RA) qualifiant son interpellation de « pratique d’intervention préventive devenue tristement banale pour museler les mouvements sociaux ». Selon ce syndicat, ce militant actif a été placé en garde à vue pour association de malfaiteurs en raison de « sa participation aux assemblées générales de préparation du mouvement du 10 septembre ».
Une bouteille d’essence cachée en prévision du mouvement
Selon le parquet de Lyon, le motif de son interpellation est plus complexe. « Il faisait partie d’un groupe de plusieurs personnes », a indiqué ce jeudi le parquet, et l’une d’elles a dissimulé « une bouteille en plastique contenant un liquide inflammable sur un lieu de rassemblement du lendemain », à Lyon.
Lors de sa garde à vue pour « participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un délit », il a refusé de communiquer les codes permettant de déverrouiller son téléphone, ce qui constitue une infraction. Au terme des investigations, le parquet de Lyon a considéré que « les charges relatives au délit de participation à une association de malfaiteurs n’étaient pas suffisantes pour exercer des poursuites ».
Il sera en revanche poursuivi pour « refus de remettre aux autorités judiciaires ou de mettre en œuvre la convention secrète de déchiffrement d’un moyen de cryptologie » et a été déféré jeudi après-midi en vue d’un placement sous contrôle judiciaire.