Les horaires de repas ne seraient pas qu’une simple question d’organisation quotidienne. Une étude menée par des chercheurs du Massachusetts General Hospital et de l’Institut de technologie d’Izmir, publiée dans la revue Communications Medicine, révèle que prendre ses repas à des heures régulières pourrait considérablement influencer notre longévité. Cette recherche, qui a suivi 3 000 adultes britanniques pendant vingt ans, établit un lien direct entre l’heure du petit-déjeuner et l’espérance de vie. Les participants qui retardaient leur premier repas de la journée présentaient une mortalité plus élevée, davantage de problèmes de santé comme la fatigue, les troubles du sommeil et les symptômes dépressifs. En France, où 81 % des adultes prennent systématiquement un petit-déjeuner, cette découverte prend une résonance particulière. La tradition française des trois repas quotidiens, avec un temps moyen de 2h11 passé à table par jour, semble donc bénéfique pour la santé.

Le petit-déjeuner, un révélateur de notre état de santé général

L’étude britannique met en lumière un phénomène jusqu’alors peu documenté : l’heure à laquelle nous prenons notre petit-déjeuner pourrait servir d’indicateur de notre état de santé global. Les chercheurs ont observé que les personnes génétiquement prédisposées à être des « couche-tard » avaient tendance à décaler leurs repas, ce qui créé un décalage avec leur rythme circadien naturel. Cette désynchronisation entre l’horloge biologique interne et les habitudes alimentaires engendrerait des répercussions sur la santé à long terme. Le petit-déjeuner, qui met fin au jeûne nocturne et reconstitue les réserves énergétiques, doit couvrir environ 20 à 25 % de nos besoins quotidiens selon les recommandations nutritionnelles. Sa consommation régulière favorise la satiété matinale et limite les risques de grignotage excessif durant la journée. Les professionnels de santé pourraient désormais utiliser l’horaire du petit-déjeuner comme un marqueur simple pour évaluer les habitudes de vie de leurs patients et identifier d’éventuels troubles du rythme circadien.

Les habitudes françaises menacées par l’évolution des modes de vie

Les recommandations nutritionnelles françaises semblent particulièrement adaptées aux découvertes de cette étude. Les nutritionnistes conseillent en effet de prendre le petit-déjeuner environ une heure après le réveil, idéalement entre 6h et 9h, suivi du déjeuner entre 12h et 13h et du dîner entre 18h et 18h30. Cette structuration temporelle, avec un intervalle de 4 à 5 heures entre chaque repas, permet à l’organisme de mieux réguler la prise alimentaire et d’éviter les troubles métaboliques. Un petit-déjeuner équilibré doit comprendre une source de protéines, un aliment céréalier, un fruit frais et une boisson, selon les recommandations. La consommation de protéines le matin améliore notamment la satiété, les capacités cognitives et aide à stabiliser l’indice de masse corporelle. Cependant, les habitudes évoluent en France avec une hausse des encas et des prises alimentaires déstructurées, particulièrement en période de télétravail, ce qui remet en question cette organisation traditionnelle, pourtant bénéfique pour la santé.