Le Premier ministre polonais Donald Tusk présidant une réunion d’urgence à Varsovie après que des drones russes aient violé l’espace aérien polonais.

HANDOUT / AFP

Le Premier ministre polonais Donald Tusk présidant une réunion d’urgence à Varsovie après que des drones russes aient violé l’espace aérien polonais.

UE – Les offres militaires des partenaires de la Pologne se multiplient. En quête de soutiens diplomatiques après l’intrusion de drones présumés russes sur son territoire, la Pologne a annoncé ce jeudi 11 septembre qu’elle avait saisi le Conseil de sécurité de l’ONU, qui se réunira en urgence vendredi, à 15 h à New York (soit 21h à Paris).

Jugée délibérée par Varsovie et ses alliés mais récusée par Moscou, l’intrusion d’une vingtaine de drones venus du ciel ukrainien et du Bélarus a suscité une vive émotion en Pologne, qui réclame un renforcement sur son sol des capacités militaires de l’UE et de l’Otan.

Et d’ores et déjà, des pays européens et de l’Otan ont répondu à l’appel polonais, promettant l’envoi de troupes, d’artillerie et des systèmes de défense aérienne. Ce jeudi soir, Emmanuel Macron a ainsi annoncé la mobilisation de trois avions de chasse Rafale « pour contribuer à la protection de l’espace aérien polonais » ainsi que de l’Europe de l’Est avec l’Otan.

« La police du ciel » de l’Otan

« Je m’y étais engagé hier auprès du Premier ministre polonais » Donald Tusk, a dit le président français sur le réseau X, précisant s’être aussi entretenu avec le secrétaire général de l’Otan Mark Rutte et le Premier ministre britannique Keir Starmer. « Nous ne céderons pas face aux intimidations croissantes de la Russie », a-t-il assuré.

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Selon le ministre de la Défense polonais, d’autres alliés de la Pologne lui ont aussi promis ou proposé d’envoyer des renforts dans le cadre de « la police du ciel » de l’Otan.

L’Allemagne a ainsi annoncé prolonger sa mission de protection de l’espace aérien polonais de trois mois et porter le nombre de ses avions de combat de deux à quatre.

Les Pays-Bas ont de leur côté décidé d’accélérer la livraison de deux batteries de missiles Patriot, de déployer des systèmes de défense antiaérienne à courte portée ainsi que des systèmes de défense antidrones, avec 300 militaires.

La République tchèque va déployer trois hélicoptères Mi-17 tandis que, toujours selon Varsovie, les Britanniques veulent engager des avions Eurofighter. La Suède a elle aussi l’intention de muscler son effort.

« Tout au long de son histoire, la Pologne a entendu à maintes reprises des paroles de solidarité et vu des gestes vides de sens », a souligné le ministre polonais de la Défense, Wladyslaw Kosiniak-Kamysz. « Aujourd’hui, nous avons des déclarations concrètes.  »

Zelensky propose un « bouclier aérien » au-dessus de l’Europe

Comme l’explique la BBC, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a également proposé de fournir également des conseils et une formation aux représentants militaires occidentaux sur la manière de repousser les attaques aériennes russes, comme le font les forces de défense ukrainiennes presque chaque nuit. Volodymyr Zelensky a également appelé à la mise en place d’un système de défense aérienne commun qui servirait de bouclier aérien au-dessus de l’Europe.

Bien que des drones et des missiles russes aient déjà pénétré dans certains pays membres de l’OTAN, il s’agit de l’incident le plus grave de ce type depuis que Moscou a lancé son invasion de l’Ukraine en février 2022.

Dans ce contexte, le Conseil de l’Atlantique Nord, le principal organe de décision politique de l’Otan, a modifié le jour de l’intrusion de drones russes le format de sa réunion hebdomadaire pour la tenir dans le cadre de l’article 4 du traité constitutif de cette organisation, dont Varsovie a demandé l’activation. Cet article stipule que « les parties se consulteront chaque fois que, de l’avis de l’une d’elles, l’intégrité territoriale, l’indépendance politique ou la sécurité de l’une des parties sera menacée ».

Les importantes manœuvres militaires conjointes entre la Biélorussie et la Russie, baptisées Zapad 2025, qui doivent débuter vendredi 12 septembre jusqu’au 16 septembre, ajoutent à l’inquiétude ressentie dans certaines régions d’Europe de l’Est. La Pologne a déclaré qu’elle fermerait sa frontière avec la Biélorussie jeudi « pour des raisons de sécurité nationale… en lien avec les manœuvres Zapad ». Mais la Russie a appelé la Pologne à revoir sa décision de fermer sa frontière : « Nous appelons Varsovie à réfléchir aux conséquences de telles mesures contreproductives et à reconsidérer la décision prise dans les plus brefs délais. »