Dans ce zoo français, on tue parfois des lionceaux. Ceux qui viennent de naître, aux oreilles toutes rondes et aux yeux obstinément clos. En théorie, le gérant du parc le sait : avant de les abattre, il devrait laisser la lionne les élever pendant deux ans, le temps qu’elle affûte son instinct maternel. Mais s’il attend, sa main finit par trembler. «Je ne suis pas capable d’euthanasier un animal que j’ai élevé», explique-t-il à Libération. Alors, de manière «extrêmement ponctuelle», environ une fois par an, il accepte que des injections létales soient effectuées. Seulement sur les plus petits, nés depuis quelques heures. De cette façon, c’est supportable.

En Europe, ce témoignage a tout du banal. Trois petits tigres, délaissés par leur mère, ont été tués début août à Leipzig. Fin juillet, douze babouins ont été abattus au zoo de Nuremberg, en Allemagne, faute de place. Deux ans plus tôt, un zoo écossais a euthanasié quatre