L’actrice était l’invitée de l’émission «Conversations» à l’occasion de la sortie du film Connemara d’Alex Lutz.

À l’affiche de Connemara, réalisé par Alex Lutz et adapté du prix Goncourt 2018 de Nicolas Mathieu, Mélanie Thierry était l’invitée de «Conversations», une émission animée par Joseph Ghosn, directeur adjoint de la rédaction de Madame Figaro. Dans ce film, l’actrice interprète Hélène, quadragénaire parisienne en burn-out qui revient vivre dans les Vosges, sa région natale, où elle entame une idylle avec Christophe Marchal (Bastien Bouillon), dont elle était amoureuse au lycée et qui est toujours resté dans la région.

C’est particulièrement la représentation du «passage à la quarantaine» qui a donné à l’actrice l’envie de jouer ce rôle. «À la quarantaine, il y a quelque chose de plus profond qui se joue. C’est au moment où on est obligé de faire une forme de constat sur ce qu’on a réussi, ce qu’on a échoué. Puis à nouveau, il faut s’assumer davantage, être en accord avec ses désirs. (…) On découvre Hélène à un moment où elle a réussi d’une certaine façon sa vie de femme, elle s’épanouit dans son métier, elle a créé sa famille et voit ses enfants grandir. Mais il y a un coup de boomerang qui vient l’achever, il va falloir qu’elle se reconstruise. Ce que j’aime bien, c’est d’avoir la nécessité de se réinventer», explique l’actrice.


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«C’est douloureux d’y revenir»

Ce film, qu’elle qualifie de «millefeuille» d’enjeux, évoque notamment la notion de transfuge de classe et de retour à la région natale par le personnage d’Hélène qui vient d’un milieu modeste. Une expérience que l’actrice explique ainsi : «Il y a quelque chose d’ambivalent à vouloir s’échapper de sa terre natale, à devoir mettre loin de soi tout ce qui fait appel à l’enfance, à tous ses souvenirs. (…) Une fois que tu as un gros coup dur, l’endroit qui va t’accueillir à nouveau, c’est ce terreau dans lequel tu as tes repères. Pourtant, c’est douloureux d’y revenir.»

Après ses rôles dans La Princesse de Montpensier, La Douleur, La Chambre de Mariana ou encore Au revoir là-haut, l’actrice poursuit dans Connemara son parcours marqué par des adaptations littéraires. «Ce qui est particulier quand tu découvres un livre en sachant que tu vas incarner le personnage, c’est qu’il faut lui donner vie. Tout ce que tu lis, tu t’en sers pour trouver les contours de ce que tu vas jouer. Tu n’as pas la même perception.» Une interprétation qui confirme son intérêt pour les personnages de papier.