Trois ans qu’on vous en parle. Que vous en parlez. Entre révélations, nouveaux rebondissements, coups d’éclat en conseil municipal ou conseil métropolitain, l’affaire n’en finit pas de nourrir les conversations.

Impensable

Affaire Perdriau, affaire du chantage à la vidéo intime, affaire du chantage à la mairie de Saint-Etienne, affaire de la sextape à Saint-Etienne… Tous ces intitulés mènent à la même histoire. Incroyable. Impensable. Qui a fait l’effet d’une terrible explosion, le 26 août 2022, lorsqu’elle a été révélée par Mediapart, témoignages et enregistrements à l’appui.

L’entourage de Gaël Perdriau, maire LR de Saint-Etienne depuis 2014, aurait piégé son premier adjoint centriste en janvier 2015. Le fervent catholique Gilles Artigues, considéré comme un rival de premier plan, aurait été filmé à son insu, en train de se faire masser par un escort boy dans un hôtel parisien.

Samy Kéfi-Jérôme, alors adjoint à l’Éducation, aurait organisé la rencontre et aidé à tourner cette vidéo. C’est Gilles Rossary-Lenglet, ex-compagnon de Samy Kéfi-Jérôme, qui aurait été missionné pour préparer le kompromat et organiser l’opération.

Huit prévenus sur le banc des accusés

Et le « barbouzeur », comme il se définit lui-même, l’affirme : l’idée du piège viendrait directement du maire, Gaël Perdriau et de son directeur de cabinet, Pierre Gauttieri.

Toujours selon Gilles Rossary-Lenglet, une somme d’au moins 40 000 € aurait été versée aux organisateurs de la sextape. L’argent proviendrait de détournements de fonds publics, via des subventions à deux associations en échange de prestations fictives.

Depuis le début de l’affaire, le maire de Saint-Étienne, exclu des Républicains et vilipendé par ses opposants, clame son innocence, se disant victime d’un lynchage à la fois médiatique et politique. Et s’il a souvent tangué, il n’est jamais tombé et a toujours dit attendre avec impatience son procès pour dire « sa » vérité.

Sept autres prévenus seront avec lui sur le banc des accusés, du 22 au 26 septembre, devant la 13e chambre du tribunal correctionnel de Lyon. Chantage, association de malfaiteurs, détournement de fonds publics… Que risquent-ils ? Dans un hors-série en kiosque à partir de ce vendredi, nous revenons sur le scandale qui ébranle Saint-Etienne depuis trois ans. Et sur les enjeux d’un procès hors-norme, à moins de six mois des élections municipales.