Pour ces deuxièmes universités d’été de la droite marseillaise, vous avez choisi le thème « Tous unis sous les mêmes couleurs ». C’était déjà le message affiché l’an dernier après les divisions et la défaite de 2020. Qu’est-ce qui a changé alors qu’aucun candidat n’est officiellement déclaré pour l’élection municipale ?

L’an dernier, c’était un souhait et samedi, ce sera un fait. On a réussi par des efforts patients, avec parfois des turbulences à organiser cette union de la droite, du centre, des écolos raisonnables et des sociaux-démocrates compétents. C’est très important pour nous de poser ce constat. Sur la forme, on a réussi à mettre autour de la table, les personnalités, les militants, les adhérents et faire en sorte qu’ils se côtoient, qu’ils se connaissent. Mais on y est aussi arrivé sur le fond. Il y a un sens à ce qu’un centre pro-business, pro-emploi et une droite forte sur ses valeurs régaliennes travaillent ensemble pour proposer un projet commun. 


Projet qui demeure encore opaque pour la grande majorité des Marseillais faute d’incarnation ?

Pour l’instant, les Marseillais se fichent dans leur immense majorité de l’élection municipale. La priorité pour eux, c’est la rentrée, c’est comment le pays va tourner, comment va leur famille. Dans le même temps, nous avons la responsabilité politique de proposer quelque chose le plus tôt possible aux Marseillais. Pour une Génération pour Marseille, depuis le premier jour, nous avons le souhait de mettre très rapidement sur la table, une incarnation des valeurs, un projet ficelé, un programme, une équipe. Nous aurons l’occasion de montrer ce samedi que nous sommes prêts à présenter un projet et une candidate, que l’on appelle de nos vœux, Martine Vassal.

Une enquête préliminaire a été ouverte pour détournement de fonds et trafic d’influence après un signalement au parquet visant Martine Vassal. Est-elle toujours, selon vous, la candidate la mieux placée pour conduire cette liste d’union de la droite ?

Oui, c’est toujours la meilleure candidate pour nous. Elle a répondu ces derniers jours de façon très claire à l’article du Nouvel Observateur. La vie politique est faite de tempêtes, de secousses, de moments difficiles. Et on voit bien que cette campagne commence très tôt dans le caniveau de la part de nos adversaires. La seule réaction possible pour les gens courageux qui ont envie de faire réussir leur ville, c’est de ne surtout pas flancher dans ce genre de moment. 


Sur l’union, il y a quand même encore une inconnue qui s’appelle Frédéric Collart. Il s’est déclaré candidat, a lancé son comité de soutien…

Il n’y a de toute façon aucune issue positive à des aventures individuelles. Ceux qui veulent s’y essayer, qu’ils soient professeurs, qu’ils soient politiques aguerris… mèneront comme en 2020, notre famille politique à la dérive et à la défaite. Une nouvelle fois, la seule logique qui compte, c’est celle de l’unité pour un projet qui rende la vie des Marseillais, plus facile, plus agréable, plus simple. Si Frédéric Collart souhaite se joindre à cette unité, il est toujours le bienvenu. 


Dans le paysage politique instable au plan national, Renaud Muselier appelle à s’exonérer des partis, est-ce que c’est possible ?

Il faut justement tirer toutes les leçons de ce désordre parisien et à Marseille faire exactement l’inverse. Arrêter de se poser 1 000 questions et proposer aux Marseillais d’améliorer leur sécurité. Il y a une loi police municipale qui arrive au Parlement à l’automne, elle permettra d’utiliser des drones, elle permettra de donner plus de compétences. Faisons-le ! Sur le logement étudiant, on a des centaines de bâtiments municipaux qui aujourd’hui ne sont même pas inventoriés et sont complètement à l’abandon. 
Utilisons-les pour créer du logement étudiant. Sur le pouvoir d’achat, baissons les impôts locaux… Redonnons du souffle et de l’air aux Marseillais. Il y a des choses simples, des actes immédiats qui peuvent changer la vie. Il faut que nous soyons un pôle de stabilité dans le désordre national et international.

Votre mouvement Une Génération pour Marseille avait pour objectif de renouveler et rajeunir le personnel politique à droite. Pour accorder l’investiture à cette liste d’union, chaque formation (LR, Nouveau Centre, Horizons, Renaissance…) va pousser pour que ses ténors soient dans les 20 premiers de la liste d’union, cela va laisser peu de place aux nouveaux visages ?

C’est vrai qu’on a construit le collectif pour ça. Mais la vie politique n’est pas un tapis de roses. On ne trouve sa place que du moment qu’on pèse, qu’on apporte quelque chose en termes de réseau, de talent. Et justement, on va trouver notre place dans ces futurs équilibres, non pas parce qu’on est jeunes mais parce qu’on est compétents et qu’on a quelque chose à apporter.