En France, quatre jours après la découverte d’une dizaine de têtes de cochons déposées devant des mosquées de Paris et sa proche banlieue, aucune arrestation n’a encore été réalisée mais la piste de l’ingérence étrangère s’étoffe. Dès le lendemain, le parquet annonçait que les responsables de ces actes étaient étrangers et avaient déjà quitté le territoire. La procureure de Paris souligne, ce vendredi 12 septembre, l’importance croissante des ingérences étrangères dans le but de déstabiliser la société française : depuis 2023, c’est le neuvième dossier géré par son parquet.

Il y a d’abord eu les étoiles de David peintes en bleu sur des murs d’immeubles de la région parisienne. Nous sommes alors à l’automne 2023, en plein conflit entre Israël et le Hamas. Puis, quelques mois plus tard, apparaissent des « mains rouges » taguées sur le mémorial de la Shoah à Paris, de la peinture verte, projetée sur des synagogues. Et aussi des pochoirs noirs avec l’inscription « des mirages pour l’Ukraine » et le dessin d’un cercueil volant.

Points communs

Laure Beccuau, la procureure de Paris, est convaincue qu’il s’agit d’opérations d’ingérence étrangère. Toutes présentent des points communs : « Ce sont des gens d’origine étrangère qui viennent dans un temps très court sur le territoire français pour perpétrer leurs agissements. Dans la totalité des dossiers, à l’exception des plus récents, car les enquêtes sont encore en cours, nous avons identifié les responsables de ces faits. Nombre d’entre eux ont été placés en détention et nous savons que, parce qu’ils le disent eux-mêmes, ils ont des commanditaires. »

« Photos »

« Certaines fois, ils prennent en photo ce qu’ils ont fait, et envoient les photos au-delà des frontières » à ces commanditaires, a ajouté la procureure, citée par l’AFP. L’essentiel des mis en cause est d’origine d’Europe de l’Est. Cela pourrait aussi être le cas dans la dernière affaire en date, celle des têtes de cochon placées devant des mosquées. La plaque d’immatriculation des deux suspect étant serbe. Dans plusieurs de ces dossiers, des réseaux pro-russes ont été identifiés comme les possibles commanditaires. Des réseaux ayant déjà travaillé pour les services de sécurité intérieure de Moscou.

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