Par
Thibault Nadal
Publié le
12 sept. 2025 à 17h22
Le rendez-vous avait été donné à deux pas de l’Hôtel de Ville. Une mairie de Marseille que Franck Allisio du Rassemblement national et ses alliés souhaitent conquérir lors des élections municipales prévues en mars 2026. Pour cela, ils ont décidé de présenter « la somme d’un travail de plusieurs mois » : « Le Livre Noir des socialo-macronistes marseillais ». Un ouvrage d’une trentaine de pages qui étrille le bilan ou le « dépôt de bilan » du maire (DVG), Benoît Payan et de Martine Vassal, la présidente (DVD) de la Métropole. Deux entités qui ne font qu’une pour Franck Allisio. « Marseille est une co-gestion. »
Aucune distinction entre Benoît Payan et Martine Vassal
Admirateur revendiqué du Général De Gaulle, Franck Allisio a souhaité entamer son discours par cette phrase. « Il faut toujours commencer par le commencement ». Car trois mois après sa déclaration de candidature, le candidat du RN n’a dévoilé que très partiellement son programme. « C’est d’abord le temps du bilan et du constat, avant le temps du projet », affirme-t-il.
Un bilan qui se révèle forcément catastrophique pour le RN et ses alliés. « Quand on se penche sur le constat, c’est encore plus sombre que ce qu’on pensait ».
Comme depuis le début de sa campagne, Franck Allisio tire à boulets rouges sur le duo Payan-Vassal, l’accusant d’avoir mené « Marseille au bord du précipice ». Aucune distinction n’est faite entre le maire de Marseille et la présidente de la Métropole, bien que leurs compétences ne soient pas les mêmes. Le candidat du RN rétorquant à plusieurs reprises que « la ville est en co-gestion » et que « Martine Vassal et Benoît Payan sont très proches idéologiquement ».
Une affirmation qui ne saute pas aux yeux, tant les dissensions sont fortes entre les deux figures majeures de la politique locale.
Dix thèmes évoqués
Dans ce « Livre Noir » où Martine Vassal et Benoît Payan sont caricaturés dès la page de couverture, le Rassemblement national met en avant dix points de mauvaise gestion avec comme premier thème, « l’explosion de l’insécurité » en pointant du doigt le manque de caméras et de policiers municipaux pour les compétences qui relèvent de la mairie.
La couverture du « Livre Noir » du RN. (©TN / actu Marseille)
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Si Marseille est indéniablement en retard dans ces domaines par rapport aux grandes villes françaises, la municipalité assure avoir augmenté ses effectifs avec 600 policiers contre 400 en 2020. L’objectif de 800 devrait être atteint. Enfin, d’ici à l’année prochaine, la ville devrait disposer au total de 2 100 caméras.
Des transports aux écoles et à la propreté, à la perte de vitesse du centre-ville jusqu’à un supposé « islamisme municipal », plusieurs sujets sont balayés pour dénoncer le bilan des « socialo-macronistes ». Des points « sourcés », selon Franck Allisio et basés sur des articles de presse. Tout en pointant des manquements, ce « Livre Noir » omet des projets en cours, comme le prolongement du T3 au nord et au sud ou le départ de 168 policiers nationaux. Des compétences qui relèvent de l’État.
Le maire de Marseille, futur président de la Métropole ?
Si aucun programme n’a été présenté, une première piste a été avancée pour mettre fin à cette « co-gestion » entre Métropole et Ville. Franck Allisio estime que « deux solutions » s’offrent au RN en cas d’élections : que le maire de Marseille devienne également le président de la Métropole ou qu’un accord soit scellé avec un élu de droite. Pour cela, des « discussions sont déjà en cours », affirme-t-il.
Avec ce bilan au vitriol, Franck Allisio continue de faire campagne seul pour le moment, sans adversaire face à lui. Benoît Payan devrait attendre la fin de l’année, voire début 2026 et Sébastien Delogu (LFI) n’a pas fait connaître ses intentions. C’est de la droite que les premiers coups pourraient venir. Frédéric Collart (DVD) est candidat, mais attend avant de se lancer officiellement en campagne. Enfin, Martine Vassal pourrait faire une annonce ce samedi 13 septembre lors des universités d’été de la droite.
Mais le candidat du RN, sûr de ses forces, assure être le seul à proposer une « véritable alternance ».
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