Ces deux dernières saisons, Fabio Quartararo (Yamaha) a subi la domination des Ducati qui l’ont repoussé en milieu de grille. Champion du monde en 2021, puis deuxième la saison suivante, le Niçois de 25 ans ne se voit guère jouer les places d’honneur, et a exigé des changements de la part de Yamaha, sous peine d’envisager un départ.
Les essais de présaison ont confirmé le regain aperçu fin 2024, indiquant qu’il a bien été entendu par l’écurie japonaise, renforcée dans le même temps par des arrivées côté ingénieurs. « El Diablo » a impressionné en Malaisie, théâtre des premiers tests de l’année, où il a amélioré de huit dixièmes son chrono de la saison passée, au point de surprendre le patron de Ducati, Davide Tardozzi, qui a déclaré le considérer comme un adversaire sérieux.
« Il y a beaucoup d’autres marques qui sont devant… Il faut voir (sur) quatre, cinq courses, mais je pense qu’on est encore très, très loin », a tempéré Quartararo, qui a répété à la presse ne pas se fixer d’objectifs pour 2025.
L’intégration au sein du giron Yamaha d’une équipe satellite, Pramac, précédemment chez Ducati, offre aussi au Français plus de données, et donc de pistes pour améliorer sa moto. « Il n’y a aucune question de motivation », a affirmé le Niçois, qui a dit puiser son énergie dans « l’envie de retrouver la première place ». « On sait qu’on doit aller plus loin, mais le travail a été fait cet hiver pour réduire l’écart », a assuré de son côté le directeur technique de Yamaha, Max Bartolini.
Le départ à la retraite de l’Espagnol Aleix Espargaro a propulsé Johann Zarco (Honda-LCR) en tête d’un classement symbolique : à bientôt 35 ans, en juillet, l’Avignonnais est le pilote le plus âgé du paddock. « Je ne me sens clairement pas le doyen, a-t-il balayé. Il y a toujours Marc Marquez qui a plus d’années que moi en MotoGP. »
« Je me vois continuer parce que je me vois performer »
Meilleur pilote Honda en 2024, il reste sur un exercice convaincant, bien que sa moto ne lui ait pas permis d’espérer jouer le podium. Le top 10, atteint deux fois en fin de saison dernière, en Indonésie et en Thaïlande, apparaît comme l’objectif le plus réaliste, faute de « grandes améliorations » mécaniques, a-t-il estimé.
« Il y a plusieurs petites choses qui permettent d’être plus à l’aise et de rendre le top 10 nettement plus atteignable », a-t-il nuancé. Mais « on voit que le moteur peine un peu, et on a toujours un arrière assez délicat », a détaillé le Français.
Zarco entre également dans sa dernière année de contrat avec Honda, mais il a assuré ne pas trop y penser. « Je me vois continuer parce que je me vois performer. Ça fait partie du jeu et je sais qu’il y a Guillaume (Valladeau, son agent) qui bosse là-dessus », a-t-il évacué. L’Avignonnais envisage de rester au moins jusqu’en 2027 chez Honda, à l’entrée en vigueur de nouvelles réglementations techniques qui pourraient bouleverser la hiérarchie au sein des constructeurs.