C’est avec stupéfaction que les habitants du quartier de Siblas, à Toulon, ont découvert l’installation prochaine d’une antenne Free 5G de 24 mètres de haut dans leur rue. « Nous n’avons été ni informés ni consultés… Le panneau annonçant les travaux a été installé le 25 août dernier. C’était un coup de massue, » témoigne Patrick, habitant du quartier.
Les opposants à ce projet alertent sur des conséquences pour le paysage et l’environnement. « Nous nous opposons à cette antenne qui va altérer de façon irréversible un site remarquable, aujourd’hui protégé par le réservoir du Sénégal. On pensait que cette protection empêchait tout projet nuisible à l’environnement… Une structure de 24 mètres de haut, visible depuis de nombreux points du quartier, va dénaturer la beauté et la quiétude de Siblas. Cela va entraîner une dévalorisation certaine des biens immobiliers alentour. Nous ne laisserons pas cette antenne s’installer ici. »
Interpellée, la mairie de Toulon leur a affirmé que la procédure a été respectée. « Le projet a bien fait l’objet d’un affichage en mairie et en mairie annexe… il y a un an. Mais nous ne nous y rendons pas tous les jours pour consulter les panneaux d’affichage… Ce n’est pas suffisant pour considérer la population informée, » pointent les opposants.
Des recours en justice envisagés
Déterminés à bloquer le projet, les riverains ont lancé une pétition qui rassemble déjà plus de 250 signatures*.
Ils dénoncent également une incohérence réglementaire. « La réglementation prévoit que les opérateurs souhaitant déployer la 5G doivent prioritairement utiliser les supports existants. Or, SFR, Bouygues et Orange disposent déjà d’infrastructures compatibles. Pourquoi Free ne s’y raccorde-t-il pas? Pourquoi nous infliger cette antenne? »
Autant de questions restées sans réponse. Dans ce contexte, le collectif entend entreprendre des démarches sur le terrain judiciaire. Il annonce un recours prochain devant le tribunal administratif de Toulon, afin de suspendre les travaux, dont le démarrage est prévu pour octobre. D’autres actions en justice, « au civil cette fois, sont également envisagées pour empêcher l’implantation de l’antenne. »
*Contacté, Free n’a pas répondu à nos sollicitations.