Les photos d’Alain Laboile raconte le quotidien d’une famille qui grandit loin des contraintes sociales normatives.
Alain Laboile
Ses magnifiques photos noir et blanc sont une ode à la liberté et à l’insouciance de l’enfance. C’est une exposition rafraîchissante que le festival Barrobjectif propose du 13 au 21 septembre dans la grande prairie de Barro en mettant à l’honneur le photographe français Alain Laboile. Devenu photographe par hasard, il a tiré le portrait de sa famille…
Les photos d’Alain Laboile raconte le quotidien d’une famille qui grandit loin des contraintes sociales normatives.
Alain Laboile
Ses magnifiques photos noir et blanc sont une ode à la liberté et à l’insouciance de l’enfance. C’est une exposition rafraîchissante que le festival Barrobjectif propose du 13 au 21 septembre dans la grande prairie de Barro en mettant à l’honneur le photographe français Alain Laboile. Devenu photographe par hasard, il a tiré le portrait de sa famille dont ses six enfants pendant près de vingt ans en Gironde, accouchant d’une œuvre intemporelle et universelle, reconnue internationalement. 40 photos grand format issues de la série « La famille » sont à découvrir.
Les images d’Alain Laboile sont une ode à l’insouciance et la liberté.
Alain Laboile
“Pour mes enfants, qui m’ont toujours vu avec un appareil photo, j’étais invisible.”
Vous chroniquez en images le quotidien de vos six enfants, entre insouciance et exploration de la nature. Quel a été le déclencheur de cette série très intime ?
Alain Laboile. Quand j’ai levé mon appareil photo vers mes enfants en 2009-2010, je l’ai fait sans idée préconçue, sans démarche particulière. J’ai partagé mes premières images sur les réseaux sociaux comme Facebook, au moment où ils étaient en train d’exploser et ai reçu très vite des retours très positifs, avec des témoignages poignants de gens à qui elles rappelaient leur enfance, ou d’autres qui auraient aimé avoir cette vie de famille. Ce sont plutôt ces retours, mondiaux, qui ont construit ma démarche photographique. Un article du « New York Times » a aussi mis un grand coup d’accélérateur, ouvrant la porte à des expositions un peu partout. Des magazines sociologiques s’y sont aussi intéressés : le noir et blanc a cette faculté de rendre les sujets intemporels et universels.
Vos enfants grandissent loin des contraintes sociales habituelles et loin des écrans qui ont remplacé la nature comme terrain de jeu. Est-ce une façon aussi de questionner nos modes de vie consuméristes ?
Ça s’est imposé comme un constat, même si ça n’a pas été réfléchi au départ. Quand on est parents de six enfants, c’est de l’impro. On a toujours vécu au milieu de nos enfants qui ont grandi dans une grande liberté, dans un cadre beaucoup plus large que la plupart des enfants. On a fait l’école à la maison, sans les contraintes horaires habituelles, suivant nos valeurs, comme la proximité avec la nature. L’eau est par exemple omniprésente, jusqu’à entrer dans notre maison, au bord d’un ruisseau. Ces images témoignent d’une vie au cœur de notre environnement, où l’on ressent beaucoup plus par exemple les saisons qu’en ville.
Vous êtes sculpteur à l’origine. Comment la photographie est-elle entrée dans votre vie ?
Par hasard. J’ai acheté mon premier appareil photo pour constituer un book de mes sculptures. J’étais passionné d’entomologie et ai découvert la position macro qui m’a permis de photographier les insectes. J’ai commencé à partager ces images sur les forums photos, profitant des conseils de photographes surtout amateurs… C’est comme ça que j’ai appris, en autodidacte. J’ai rapidement gagné des concours, même un safari-photo au Kenya. C’est allé assez vite, sans pour autant faire bouillir la marmite. J’étais en train de me reconcentrer sur mon activité de sculpteur quand mes photos de la famille ont suscité de l’intérêt.
Vos photos sont prises sur le vif, sans mise en scène. Vos enfants se sont-ils toujours prêtés au jeu ?
Mes enfants, ma famille entière ont été embarqués dès le début dans cette histoire photographique, sans jamais que j’intervienne pour interrompre leurs jeux. Je suis toujours resté spectateur, saisissant au vol l’instant présent. Pour mes enfants, qui m’ont toujours vu avec un appareil photo, j’étais invisible.
Continuez-vous encore ce travail aujourd’hui que vos enfants ont grandi ?
La dernière a 17 ans, l’aînée a 30 ans. Les deux dernières ont forcément figuré plus longtemps sur les photos mais j’ai démarré ce travail il y a près de vingt ans. Je considère cet album-là un peu bouclé. Je suis retourné à la sculpture, même si je poursuis la photographie dans mon nouvel environnement du Lot.
Vous y avez ouvert cet été un parc artistique, où vos sculptures dialoguent avec vos photos. Est-ce important pour vous d’exposer dans la nature, comme dans la prairie de Barro ?
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(1) Festival Barrobjectif, du samedi 13 septembre à 14h au dimanche 21 septembre à 19h dans les rues de Barro. Buvette et restauration sur place. Entrée libre. Programme détaillé sur le site barrobjectif.com