Les Pays-Bas boycotteront l’Eurovision l’an prochain à Vienne (Autriche) si Israël y participe, a annoncé Avrotros, vendredi. L’association de l’audiovisuel public néerlandaise invoque la guerre à Gaza et les « interférences » d’Israël lors de la dernière édition du concours de chansons. L’organisation a réagi.

Dans les pas de l’Irlande et de l’Espagne

« La participation d’Avrotros à l’Eurovision 2026 ne sera pas possible aussi longtemps qu’Israël restera au sein de l’UER [l’Union européenne de radio-télévision] », a indiqué le communiqué de l’audiovisuel public néerlandais. Au contraire, « si l’UER décide de ne pas admettre Israël, Avrotros sera heureux de participer l’an prochain », ajoute-t-il.

La radio-télévision néerlandaise s’ajoute à une liste de pays qui menacent de se retirer de la compétition l’an prochain, prévue à Vienne en Autriche, pays victorieux cette année. Jeudi, l’Irlande, sept fois vainqueur à l’Eurovision, a fait part de son intention de ne pas concourir au côté d’Israël. En mai, le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez avait déjà estimé qu’Israël devait être exclu de la compétition à l’avenir.

« Des interférences » d’Israël dénoncées

Avrotros a justifié sa décision par les « sérieuses violations de la liberté de la presse » commises par les Israéliens à Gaza, selon son communiqué. Elle accuse aussi Israël d’avoir commis « des interférences prouvées lors de la dernière édition, se livrant à une instrumentalisation politique de l’événement ».

Le concours est organisé par l’Union européenne de radio-télévision (UER), la première alliance mondiale de médias de service public, fondée en 1950, en coopération avec ses membres dans plus de 35 pays.

« Il appartient à chaque membre de participer »

L’organisation a tenu à réagir à cette éventualité des Pays-Bas de ne pas prendre part à l’édition 2026 de l’Eurovision. « Nous comprenons les inquiétudes et les opinions (…) concernant le conflit en cours au Moyen-Orient, a indiqué à l’AFP le directeur du concours, Martin Green. Les diffuseurs ont jusqu’à mi-décembre pour confirmer leur participation à l’édition de l’année prochaine à Vienne. Il appartient à chaque membre de décider s’il souhaite participer au concours et nous respecterons toute décision des diffuseurs. », a-t-il ajouté.

Lors de la dernière assemblée générale de l’UER qui s’est tenue en juillet à Londres, ses membres ont « discuté des « pressions » » liées à la politique et aux conflits à travers le monde, y compris à Gaza, et décidé de lancer un « dialogue » interne à ce sujet. Des recommandations sont attendues d’ici la fin de l’année. « Nous continuons de consulter tous les membres de l’UER afin de recueillir leurs avis sur la manière de gérer la participation et les tensions géopolitiques », a confirmé Martin Green.

Des pays ont déjà été exclus de l’Eurovision, à l’instar de la Biélorussie en 2021 après la réélection contestée du président Alexandre Loukachenko. La Russie l’a été un an plus tard, après avoir envahi l’Ukraine.