Par
Jessie Leclerc
Publié le
12 sept. 2025 à 20h10
Un projet d’envergure se trame sur Rouen (Seine-Maritime). Romain et Tony y travaillent depuis une bonne année. Leur idée se nomme Pitlane. Non ce n’est pas le titre d’un film d’action, mais bien celui de leur futur centre de simulation automobile. De la genèse du projet à sa quasi-concrétisation, les deux associés se livrent à 76actu.
Des trajectoires cabossées, mais une même passion
Leur rencontre doit beaucoup au hasard. Tony, 39 ans, a multiplié les expériences avant d’en arriver là. Intérim, vente… Il est aussi passé par la police avant de démissionner et de vivre « une période très sombre ». « J’ai été SDF pendant deux ans et demi. » Coup de chance dans son malheur, il tombe sur « une petite dame » qui l’aide à s’en sortir.
Depuis, il s’est promis de ne plus faire un métier où il ne serait « pas content de se lever le matin ». Un choix osé, mais qui a porté ses fruits. Après une carrière de streamer, il se tourne vers le commerce automobile.
Romain, lui, est passé par le tourisme, l’animation et la restauration à l’étranger. Il tente ensuite la gendarmerie où il reste deux ans, mais un accident l’en écarte définitivement.
Tous les deux se croisent en juillet 2024, en travaillant pour une salle de simulation sur Rouen, qui ne verra finalement jamais le jour. Après cette expérience professionnelle malheureuse, qui s’est étendue jusqu’en Guadeloupe, ils décident de relancer l’idée par leurs propres moyens. Là, le concept naît.
Casser l’image de la course automobile
Leur future salle, baptisée Pitlane – « La voie des stands, le lieu où tout le monde se retrouve sur un circuit », explique Romain – veut casser l’image élitiste de la course automobile.
« On ne reçoit pas des clients. Quand ils rentrent, ce sont des pilotes », insiste Tony. Le centre comptera 16 simulateurs dernière génération, équipés d’écran ultra-larges, de volants interchangeable selon la discipline (F1, endurance, rallye, voitures des années 60, NASCAR…), de véritables pédales et de système haptique pour ressentir les vibrations du moteur et les variations de la route, sans pour autant être « secoué comme dans une machine à laver », précise Romain.
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Au-delà de la conduite, il sera aussi possible de profiter d’un bar avec des produits « à 90 % locaux », de consoles de jeux et de retransmissions des courses et des grands prix sur écran géant. Simplement pas d’alcool fort « car le matériel coûte très cher ».
« On veut que les gens passent un bon moment, qu’ils aiment ou non les voitures », avance Tony. Ils se définissent comme « des vendeurs de kif ». Un mur de réflexes pour s’entraîner comme les pros sera aussi installé.
L’offre démarre autour d’une vingtaine d’euros la session qui peut durer de 15 minutes à plus d’une heure. « On veut prouver que la course n’est pas réservée aux privilégiés, assure Tony. L’idée c’est que pour une soirée à deux, vous pouvez manger, boire et faire du simulateur pour moins de 50 euros pour les deux. »
On veut avoir du matériel premium, sans le prix du premium.
Tony
Gérant de Pitlane
De la réalité virtuelle sera disponible sur certains postes. Des formules championnats seront aussi organisées. L’objectif ultime : un 24h du Mans version virtuelle.
Ouverture en janvier 2026
Accompagné par la CCI et le dispositif Ici Je Monte Ma Boîte, les deux associés finalisent un projet à 300 000 euros. L’ouverture est prévue en janvier 2026, avec « un soft opening » pour roder l’équipe avant une soirée officielle. Pitlane embauchera d’abord deux salariés et un agent de sécurité.
Déjà des ambitions
Le duo prévoit déjà d’élargir le concept à la simulation de moto et d’avion. Il vise également la franchise avec l’ouverture de plusieurs sites après celui-ci, à commencer par Le Havre.
Quant à la localisation de ce premier centre de simulation, rien n’est encore sûr. Il pourrait être situé dans le centre-ville de Rouen, vers le palais de justice, ou bien sur la rive gauche, dans l’avenue de Caen.
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