«Comparé aux fusées des années précédentes, il y a eu moins de composants en provenance d’Europe et des États-Unis», a néanmoins observé Vladyslav Vlasiuk, missionné par le gouvernement ukrainien pour suivre l’application des sanctions.

La Russie, depuis de nombreux mois, poursuit une campagne de frappes sur les villes ukrainiennes, et singulièrement la capitale, Kiev. Elle a lancé, le 7 septembre, sa plus grande vague de drones et missiles (respectivement 817 et 13) depuis le début de l’invasion à grande échelle le 24 février 2022. «L’immeuble du gouvernement», qui abrite le cabinet et le ministère des Finances, a été touché. Il se situe à quelques mètres du Palais Mariinsky, résidence officielle du président de la République. En examinant le missile Iskander russe, les autorités ukrainiennes ont eu la surprise d’y retrouver des composants de fabrication étrangère. «Un japonais, un britannique, un suisse, cinq biélorusse et cinquante-sept russe», a détaillé Vladyslav Vlasiuk, missionné par le gouvernement ukrainien dans le suivi de l’application des sanctions, dans une publication Facebook .

«Parmi les fabricants étrangers figurent Texas Instruments, Analog Devises et Altera (États-Unis), College Electronics Ltd (Royaume-Uni), Fujitsu (Japon), Traco Power (Suisse), Integral AT (Biélorussie), Mikron AT Arrow Manufacturing Association, AT Angstrem AT Research and Construction Bureau « Exiton », Karachev Plant « Electrodetal » (Russie)», a-t-il expliqué. Or, la Grande-Bretagne, comme de nombreuses nations occidentales, ont interdit l’exportation de composants dits duaux, c’est-à-dire à usage civil et militaire, pour éviter leur utilisation par l’armée russe. «Comparé aux fusées des années précédentes, il y a eu moins de composants en provenance d’Europe et des États-Unis, et plus encore de Russie et de Biélorussie», selon Vladyslav Vlasiuk.


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Toutefois, la Russie a réussi, via des réseaux de contrebande à obtenir certains de ces biens, pourtant sous sanctions. Précédemment, Vladyslav Vlasiuk avait relevé que «60% des composants électroniques pour tous les types d’armes» sont d’origine chinoise, pays allié de Moscou et qui n’applique pas de sanctions. La Russie, pour cette attaque du 7 septembre, s’est défendue en assurant viser «des sites du complexe militaro-industriel ukrainien et des infrastructures de transport». «Je ne suis pas content. Je ne suis pas content de la situation dans son ensemble», avait réagi Donald Trump.