Les cours du pétrole ont progressé vendredi, les investisseurs anticipant une contraction de l’offre en cas de sanctions américaines et européennes à l’encontre de Moscou. Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en novembre, prenait 0,93% à 66,99 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate, pour livraison en octobre, a gagné 0,51% à 62,69 dollars.

«Ce marché est sur les nerfs en raison (…) de la possibilité d’un renforcement des sanctions contre le pétrole russe», commente auprès de l’AFP John Kilduff, d’Again Capital. Moscou est le deuxième exportateur mondial de brut et la manne pétrolière russe est le levier privilégié par le président américain pour pousser le Kremlin à négocier un accord en Ukraine. Interrogé sur la forme que prendraient des mesures contre la Russie, Donald Trump a dit vendredi: «cela consistera à les frapper durement avec des sanctions contre les banques et concernant aussi le pétrole et les droits de douane.»


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Des fondamentaux baissiers

Washington serait prêt à imposer des droits de douane supplémentaires sur les acheteurs de pétrole russe comme la Chine et l’Inde à condition que l’Union européenne fasse de même, afin de gripper l’économie de guerre russe, a affirmé mardi à l’AFP un responsable américain. Le Royaume-Uni a quant à lui annoncé vendredi avoir sanctionné une centaine de fournisseurs militaires et de navires soupçonnés d’appartenir à la «flotte fantôme» russe. «Tout cela a poussé les cours, car nous risquons de perdre des barils russes», explique M. Kilduff.

Toutefois, «les fondamentaux plaident en faveur d’une baisse des prix», nuance l’analyste, autant au niveau de «l’activité économique» que des «perspectives d’offre et de demande». Le ralentissement observé sur le marché du travail américain «touche en plein cœur la demande en essence», note M. Kilduff. En parallèle, le rapport mensuel de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), publié jeudi, met notamment en avant «la perspective d’une offre excédentaire imminente».

Depuis avril dernier, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (Opep+), qui compte parmi ses membres des producteurs majeurs comme l’Arabie saoudite et la Russie, rouvre les vannes en augmentant ses volumes de production pour gagner des parts de marché. Et la croissance de l’offre hors Opep+ se poursuit à un rythme soutenu, «avec une production des États-Unis, du Brésil, du Canada, de la Guyane et de l’Argentine atteignant ou (étant) proche de ses plus hauts historiques», souligne l’AIE.