Par

Ludivine Laniepce

Publié le

12 sept. 2025 à 20h21

Éric Camous, le procureur de la République de Grasse (Alpes-Maritimes), a tenu ce vendredi 12 septembre 2025 une courte conférence de presse au sujet de l’attaque au couteau de mercredi survenue dans un lycée horticole d’Antibes.

Deux blessés et deux nouvelles mises en examen

Ce jour-là, peu avant 14 heures, un jeune homme de 18 ans est entré dans cet établissement où il avait été scolarisé. Après être passé aux toilettes et avoir ingéré des médicaments, il a croisé la route de plusieurs personnes, couteau de cuisine à la main.

Il a d’abord tenté de blesser un élève qui est parvenu à esquiver son geste. Il a ensuite porté des coups à la tête d’un autre élève. Celui-ci, âgé de 16 ans, gardera des « séquelles importantes ». Enfin, l’assaillant a porté trois coups à une enseignante de 52 ans, dont un particulièrement sérieux à l’abdomen. Leur pronostic vital n’était cependant pas engagé.

Ceux qui ont croisé sa route le décrivent animé d’une « volonté mortifère » et d’une « détermination manifeste », mais tenant aussi un « discours confus ». Il aurait également pointé son couteau sur lui à plusieurs reprises. Il a été éloigné des autres par un agent technique puis calmé par le proviseur de l’établissement et interpellé sans difficulté.

Ce jeune homme, issu d’une famille kurde réfugiée politique en France était fiché S. Il a reconnu les faits devant les enquêteurs, évoquant « une journée difficile » au cours de laquelle il a « entendu des voix » qui ont provoqué « une anxiété montante », selon Éric Camous.

Il a été mis en examen pour tentative d’assassinat et placé en détention provisoire. Il est désormais dans l’attente d’un diagnostic psychiatrique définitif en raison de « troubles graves de la personnalité associés à des problématiques psychiatriques et hallucinatoires ».

Un lien avec Cherbourg-en-Cotentin ?

Dans la foulée de son arrestation, deux autres personnes ont été placées en garde à vue. La première est un adolescent de 17 ans résidant dans le Var.

La seconde est une jeune femme interpellée en Normandie, plus précisément par la police judiciaire de Caen (Calvados), selon nos informations. Elle est présentée comme la petite amie de l’assaillant. Elle est soupçonnée de l’avoir encouragé à attaquer ce lycée. Des vérifications sont en cours quant à leur possible implication dans cette attaque. Une information judiciaire les concernant a été ouverte ce vendredi matin.

Votre région, votre actu !

Recevez chaque jour les infos qui comptent pour vous.

S’incrire

Cette jeune femme interpellée en Normandie aurait-elle déjà fait parler d’elle au printemps 2024 à Cherbourg-en-Cotentin ? Tout porte à le croire, selon un faisceau d’indices concordants.

Cette année-là, en avril, l’Antibois qui est aujourd’hui mis en examen pour tentative d’assassinat était alors poursuivi pour apologie de crime après avoir témoigné d’une « fascination inquiétante pour les crimes de masse et les tueurs en série », a rappelé le procureur de la République de Grasse.

Alors qu’il sortait tout juste d’un séjour en hôpital psychiatrique, il était soupçonné de projeter une tuerie de masse sans connotation religieuse dans ce même lycée horticole des Alpes-Maritimes. Des croix gammées, des signes cabalistiques et des carnets rendant compte de ses projets d’attaque avaient été retrouvés à son domicile.

Les enquêteurs étaient dans le même temps remontés jusqu’à une Manchoise de 17 ans, elle aussi hospitalisée dans un service psychiatrique à Cherbourg-en-Cotentin, avec qui il était en contact. Cette dernière, qui partageait ses envies meurtrières, avait alors été placée en garde à vue dans les locaux de la police judiciaire de Caen. Elle a ensuite été hospitalisée, sans que propre consentement ne soit requis.

L’Antibois, quant à lui, avait été remis en liberté près d’un an plus tard, en mars 2025, avec des passages en service psychiatrique avant, pendant et après sa détention (où il avait par ailleurs fait une tentative de suicide). Il faisait l’objet d’un accompagnement psychiatrique, d’un suivi par la protection judiciaire de la jeunesse et par une psychologue.

Il suivait un traitement médicamenteux, mais tous les rendez-vous « n’ont pas permis d’anticiper un nouveau passage à l’acte », a assuré le procureur de la République de Grasse.

À l’issue de sa conférence de presse, Éric Camous s’est abstenu de tout commentaire au sujet de cette jeune femme interpellée dans notre région cette semaine.

S’il s’avère qu’il s’agit de nouveau de la Manchoise qui était en contact avec l’assaillant il y a un an, force est de constater que ces deux-là avaient maintenu le dialogue.

Avec AFP

Personnalisez votre actualité en ajoutant vos villes et médias en favori avec Mon Actu.