Chaque membre de l’Eurovision peut librement choisir d’y concourir ou pas et leur décision sera respectée, a assuré son directeur, après des menaces de boycott en cas de participation d’Israël.
Trois pays ont déjà annoncé leur possible retrait si Israël se maintenait à l’Eurovision. D’après la direction du concours, chaque membre peut librement choisir d’y concourir ou pas et leur décision sera respectée, après ces menaces de boycott à la prochaine édition du télé-crochet le plus suivi au monde.
La radio-télévision néerlandaise Avrotros a annoncé vendredi vouloir boycotter le concours de chansons en raison de la guerre à Gaza, s’ajoutant à une liste de pays qui menacent de se retirer de la compétition l’an prochain, prévue à Vienne en Autriche, pays victorieux cette année.
Jeudi, l’Irlande, sept fois vainqueur à l’Eurovision, a fait part de son intention de ne pas concourir au côté d’Israël. En mai, le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez avait déjà estimé qu’Israël devait être exclu de la compétition à l’avenir.
« Nous comprenons les inquiétudes et les opinions (…) concernant le conflit en cours au Moyen-Orient », a indiqué à l’AFP le directeur du concours, Martin Green.
« Les diffuseurs ont jusqu’à mi-décembre pour confirmer leur participation à l’édition de l’année prochaine à Vienne. Il appartient à chaque membre de décider s’il souhaite participer au concours et nous respecterons toute décision des diffuseurs », a-t-il ajouté.
Le concours est organisé par l’Union européenne de radio-télévision (UER), la première alliance mondiale de médias de service public, fondée en 1950, en coopération avec ses membres dans plus de 35 pays.
Un « dialogue » interne
Lors de la dernière assemblée générale l’UER en juillet à Londres, ses membres ont « discuté des « pressions » liées à la politique et aux conflits dans le monde, y compris à Gaza, et décidé de lancer un « dialogue » interne à ce sujet.
Des recommandations sont attendues d’ici la fin de l’année.
« Nous continuons de consulter tous les membres de l’UER afin de recueillir leurs avis sur la manière de gérer la participation et les tensions géopolitiques », a confirmé vendredi M. Green.
Des pays ont déjà été exclus de l’Eurovision, à l’instar du Belarus en 2021 après la réélection contestée du président Alexandre Loukachenko. La Russie l’a été un an plus tard, après avoir envahi l’Ukraine.
« Sérieuses violations de la liberté de la presse »
L’association de l’audiovisuel public néerlandaise Avrotros a elle affirmé vendredi que sa « participation à l’Eurovision 2026 ne sera pas possible aussi longtemps qu’Israël restera au sein de l’UER (l’Union européenne de radio-télévision) ».
Au contraire, « si l’UER décide de ne pas admettre Israël, Avrotros sera heureux de participer l’an prochain », a ajouté le communiqué de l’audiovisuel public néerlandais.
Avrotros a justifié sa décision par les « sérieuses violations de la liberté de la presse » commises par les Israéliens à Gaza, selon son communiqué. Elle accuse aussi Israël d’avoir commis « des interférences prouvées lors de la dernière édition, se livrant à une instrumentalisation politique de l’événement ».
La chanteuse israélienne et survivante de l’attaque du 7 octobre, Yuval Raphael, qui interprétait « New Day Will Rise » (Un jour nouveau se lèvera) est arrivée seconde au concours cette année en Suisse, portée par le vote du public.