« Ce n’est qu’un début ». Sur les réseaux sociaux, le message a été martelé en boucle sur les comptes affiliés au mouvement « Bloquons Tout » en Ille-et-Vilaine. Après un premier rendez-vous, mercredi 10 septembre, qui a « largement » dépassé les attentes des participants, la mobilisation pourrait bien s’inscrire dans la durée.
Réunies en assemblée générale mercredi soir, dans le quartier de Cleunay, à Rennes, plusieurs centaines de personnes ont voté la poursuite du mouvement en décrétant une nouvelle journée d’action ce samedi en amont du grand raout syndical du 18 septembre.
Des centres commerciaux visés
Sur les groupes de discussions dédiés à la mobilisation des applications de messageries cryptées, plusieurs appels à « prendre des ronds-points » sont relayés ces dernières heures. Les manifestants se sont donné trois points de rendez-vous ce samedi 13 septembre à 11 h : au rond-point de Cleunay, au rond-point d’Alma et au rond-point du McDonald’s du centre commercial Grand-Quartier, à Saint-Grégoire.
En fonction de l’ampleur de la mobilisation sur chaque point, des blocages ou barrages filtrants seront mis en place afin de perturber la circulation et impacter l’économie des grandes enseignes commerciales situées à proximité. En toute fin de journée, une nouvelle assemblée générale est prévue au Bâtiment à Modeler, à Cleunay, afin de dresser un premier bilan et évoquer les perspectives à venir.
Des blocages à Redon, Guichen et Pacé
En dehors de Rennes, plusieurs actions sont également prévues ce samedi. À Redon, Pacé, ou encore Guichen, des manifestants prévoient d’effectuer des barrages filtrants sur des ronds-points à l’aube. Du côté de Châteaugiron, un village des indignés est même sorti de terre au bord de la RD463 sous l‘impulsion de plusieurs militants locaux. Des assemblées générales et des débats y sont organisés tous les jours.
On sent qu’il se passe quelque chose
« C’est un mouvement qui est encore naissant », analyse Arnaud Bordier, proche du mouvement et secrétaire départemental du syndicat Sud PTT. « C’est intéressant de se rassembler chaque samedi sur les ronds-points à la façon des Gilets Jaunes. Ça peut vite devenir une habitude. L’intérêt de cibler ces lieux, c’est aussi de pouvoir discuter avec les automobilistes qui seront nombreux… et essayer de les convaincre de rejoindre le mouvement. Surtout que le ras-le-bol est largement partagé par la population. Le gouvernement doit comprendre que, s’il faut prendre de l’argent, ce n’est pas chez les travailleurs. Ça ne passera plus. Il y a de plus en plus de salariés, qui ne sont pas habitués à faire grève, qui nous contactent ces derniers jours. On sent qu’il se passe quelque chose ».
Lors du premier acte de « Bloquons Tout », mercredi 10 septembre, plusieurs centaines de manifestants avaient réussi à paralyser la rocade sud de la capitale bretonne pendant près de quatre heures. Un peu plus tard, une grande manifestation avait réuni plus de 10 000 personnes dans le centre-ville autour de la place de la République. Un coup de force pour un mouvement né sur Internet et hors du cadre des syndicats et des partis politiques.