Le point de départ de l’incendie du 26 septembre 2019 à Rouen était-il dans l’usine Lubrizol ou chez Normandie Logistique ? Les expertises ne sont pas terminées. D’après nos confrères du journal d’investigation « le Poulpe », un nouveau rapport conclut à un départ de feu sur le site de Lubrizol.
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Près de 6 années se sont écoulées depuis l’incendie de l’usine Lubrizol et de Normandie Logistique. C’était le 26 septembre 2019. Près de 10.000 tonnes de produits s’étaient consumées dans le ciel de l’agglomération rouennaise.
La cause de l’incendie reste inconnue. La question du lieu d’où est parti le feu a fait l’objet d’une troisième expertise à la demande du tribunal de commerce de Nanterre, dans le volet civil (pour les indemnisations des victimes).
Lors de l’incendie, trois hectares avaient brûlé à l’usine Lubrizol, et plus de 7000 mètres carrés dans le site voisin de Normandie Logistique. (Source : rapport d’information parlementaire)
Le journal d’investigation normand, « le Poulpe » divulgue des informations sur la note de synthèse des experts.
Un stockage de fûts carbonisés après l’incendie de l’usine Lubrizol et de Normandie Logistique à Petit-Quevilly près de Rouen le 26 septembre 2019 .
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© Olivier Flavien/ France Télévisions
Le journal publie une citation extraite du document des deux experts « affiliés au laboratoire central de la préfecture de Police de Paris ».
Le scénario retenu concernant l’origine de l’incendie du 26 septembre 2019 est donc celui d’un départ de feu dans l’environnement immédiat de la tire Brindle sur le site de Lubrizol.
Article le 8/09/2025, « Nouveau rapport catégorique sur l’incendie Lubrizol : le feu s’est bien déclenché chez l’industriel américain »
Journal « le Poulpe »
La « tire Brindle », expliquent nos confrères, était un bâtiment de stockage de « plusieurs niveaux de fûts IBC, sortes de cuves en plastique contenant des produits liquides, pour certains hautement inflammables ». Rappelons que Lubrizol fabriquait principalement à Rouen des additifs pour les huiles de moteurs.
En 2020, Le Monde et le site Mediapart avaient révélé que ces fûts en plastique avaient été jugés dangereux par l’assureur américain de Lubrizol en 2019. Ils avaient publié des extraits du rapport de risque.
« Lors d’un incendie, les conteneurs intermédiaires en plastique (IBC) fondraient rapidement et le liquide combustible et/ou inflammable se répandrait sur le sol, créant comme un grand feu de piscine »
( Extrait du rapport de risque de l’assurance FM Global, publié par le journal Le Monde, 7 février 2020)
Nos confrères expliquaient alors que l’assureur recommande que ces conteneurs soient remplacés par « des bidons métalliques équipés de systèmes de sécurité spécifiques » (Mediapart, 28 janvier 2020)
Interrogé par notre équipe de reportage, le service chargé de la communication de Lubrizol déclare que la direction prend connaissance du rapport d’expertise de 2025 mais ne peut pas le commenter à la presse :
» En raison du caractère confidentiel du document, Lubrizol ne peut pas commenter son contenu, mais tient à préciser qu’aucune conclusion n’y est établie quant aux causes de l’incendie.
Lubrizol continue de se concentrer sur l’exploitation de ses sites en toute sécurité. Lubrizol reste engagée en tant qu’acteur responsable de l’industrie auprès de ses communautés locales. »
(Communication Lubrizol, 12 septembre 2025)