REPORTAGE – Lancée le 1er septembre, la navette C200 permet de rallier l’aéroport depuis le bout de la ligne de métro A. Une alternative à l’historique Rhônexpress, l’une des navettes les plus chères d’Europe.
Lancée en 2010, la liaison Rhônexpress, qui permet de rejoindre l’aéroport Saint-Exupéry depuis le centre de Lyon, a toujours fait grincer des dents. Des manœuvres occultes pour obtenir la modification de son tracé à son contrat qualifié de «léonin» pour les collectivités ; mais surtout pour son prix : 17,10 euros l’aller simple et 29,80 euros l’aller-retour, faisant de la navette l’une des plus chères d’Europe pour aller prendre l’avion.
Depuis le 1er septembre, le Sytral Mobilités, l’opérateur du réseau de transport en commun local, a décidé de mettre en place une nouvelle ligne, la C200, entre Vaulx-en-Velin – La Soie et l’aéroport. Un bus qui promet de réaliser le trajet en 40 minutes au lieu de 30 via le Rhônexpress pour le prix d’un simple ticket de transport en commun (soit 2,10 euros). Et la nouvelle semble déjà s’être propagée entre Rhône et Saône.
En ce vendredi 12 septembre, les voyageurs avec valise sont nombreux au départ de La Soie. Luz, Césarine et Charlotte, toutes trois étudiantes à Lyon, ont choisi le C200 pour aller prendre le train dans la gare qui jouxte l’aéroport. «Pour nous qui avons l’abonnement TCL, c’est gratos», se réjouit l’une d’elles. Une solution très avantageuse pour les trois amis qui ont réservé un Ouigo pour se rendre à Paris. «Le Ouigo nous a coûté 30 euros, donc payer le Rhônexpress (10 euros pour se rendre à la gare, NDLR) ça n’en valait pas la peine», poursuit une autre.
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Des bus déjà bondés
Philippe, retraité, est lui un habitué des zones d’embarquement. «Depuis trente ans, je prends l’avion trente fois par an pour le travail», décrit-il. S’il a longtemps utilisé le Rhônexpress faute d’alternative, aujourd’hui «c’est fini». «On cherche les billets les moins chers alors autant que la navette le soit également. Plus jamais je ne donnerais d’argent au Rhônexpress», promet-il. Dans ce bus de 11h55, plus de place pour s’asseoir. Après avoir parcouru les 18 arrêts, les passagers arrivent bien 40 minutes plus tard à Saint-Exupéry, visiblement satisfaits. «Il y a moins de fréquence, c’est vrai, mais en s’organisant à l’avance c’est tout à fait faisable», poursuit Philippe.
Le bus C200 bondé en heure de pointe.
JB/ Le Figaro
À l’aéroport, les voyageurs ont aussi entendu parler de ce nouveau moyen de transport permettant de rallier le centre de la métropole. C’est le cas de Rachida et Foudil. Déposés par des amis à l’aéroport à l’aller, ils n’avaient personne pour venir les chercher ce vendredi entre midi et 14 heures. «Sans ce bus, on aurait pris la navette par obligation mais, là, c’est vrai que vu le prix c’est hyperintéressant». Au retour, le bus est également bondé. Difficile pour les usagers du quotidien (qui habitent dans le secteur) de se frayer un chemin entre les voyageurs et leurs valises. «C’est sûr que c’est bien pour aller à l’aéroport mais, pour nous, c’est compliqué parfois d’avoir de la place», soupire fataliste une dame retraitée.
Situé au bout de la ligne A à Lyon, le C200 offre aujourd’hui une réelle alternative au Rhônexpress pour un prix huit fois moins élevé. Il faudra toutefois se rendre au bout de la ligne de métro pour le prendre, alors que le départ du Rhônexpress se situe à la Part-Dieu. Par ailleurs, la fréquence de la navette est moins élevée : entre un et deux bus par heure pour le C200, jusqu’à quatre pour le Rhônexpress. À chacun ses avantages et inconvénients donc, mais pour la première fois depuis longtemps, les Lyonnais ont le choix.