Les histoires de la semaine
Le sondage Ifop qui rebat les cartes. À six mois du premier tour des municipales, dans l’hypothèse où la droite et le centre partiraient séparés, Catherine Trautmann (PS) arrive en tête avec 25 % des intentions de vote, talonnée par Jean-Philippe Vetter (24 %), candidat LR. La maire sortante Jeanne Barseghian (EELV-PCF) est à la traîne avec 17 %. Emmanuel Fernandes (LFI) en embuscade à 13 %, Virginie Joron (RN) 11 %. Pierre Jakubowicz (Horizons-MoDem, 6 %) et Nicolas Matt (Renaissance, 4 %) ferment la marche. C’est le résultat d’un premier sondage Ifop divulgué ce vendredi , réalisé à la demande du mouvement Aimer Strasbourg de Vetter, réalisé du 29 août au 4 septembre auprès de 614 électeurs inscrits. C’est une excellente nouvelle pour Trautmann en particulier et la gauche en général, une très bonne nouvelle pour Vetter et une mauvaise nouvelle pour Barseghian. Pour le reste, dans une ville où les oppositions ont appris à travailler ensemble, le jeu des alliances pourrait redistribuer les cartes.
Sénerval dans le collimateur de l’Eurométropole. Nouvel épisode dans le feuilleton de l’incinérateur, où il est question cette fois de tricherie. Sénerval, l’entreprise gestionnaire, est soupçonnée d’avoir minimisé les rejets de la centrale du Rohrschollen, déjà pointée du doigt pour ses émissions de dioxines.
Lors d’un contrôle survenu le 11 juillet, l’appareil chargé de prélever les fumées – indispensable pour mesurer la teneur en dioxines et furanes, substances toxiques et potentiellement cancérigènes – était sur pause depuis plus de 19 heures, relève un rapport de la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (Dreal) publié mi-juillet. Autrement dit, les pollutions émises durant ce laps de temps n’ont pas été enregistrées. La Dreal souligne aussi que les vérifications annuelles des appareils de mesure n’ont pas été effectuées en 2023 et 2024, contrairement à la réglementation.
Or l’incinérateur traîne déjà un lourd passif : plusieurs dépassements de seuils ont été constatés ces dernières années, entraînant une mise en demeure et une pénalité financière de près de 500 000 € en 2024. Même si des améliorations apparaissent dans les relevés depuis l’automne dernier, la Dreal note que certains dispositifs de prélèvement ont été sous-dimensionnés, risquant de sous-estimer la pollution réelle.
Face à ce constat, la préfecture a mis en demeure Sénerval de régulariser sa situation d’ici au 11 septembre. L’Eurométropole, propriétaire de l’usine, a enfoncé le clou le 3 septembre en exigeant des « explications claires et étayées » et en rappelant la nécessité d’une totale transparence vis-à-vis des habitants et de l’autorité de contrôle.
L’affaire relance le débat sur l’avenir de cet incinérateur vieillissant, souvent accusé d’être un gouffre financier. Plus de 200 millions d’euros ont déjà été investis pour le remettre à niveau entre 2016 et 2019, mais de nouveaux travaux de modernisation ne sont pas attendus avant 2026. La délégation de service public accordée à Sénerval court jusqu’en 2030, mais son renouvellement est désormais loin d’être acquis. L’enjeu est crucial : l’incinérateur traite chaque année 200 000 tonnes de déchets ménagers et reste le plus actif du Grand Est.
L’histoire secondaire
Décors abîmés et façade dégradée : deux chantiers en vue à la maison Kammerzell. Avec bientôt 750 années au compteur, la maison Kammerzell, joyau Renaissance adossé à la cathédrale, souffre dans sa chair. Sur la façade sculptée du XVe siècle, des éléments se sont récemment désagrégés, obligeant l’Œuvre Notre-Dame à poser des filets de protection pour sécuriser l’édifice (et les passants en dessous). L’OND, propriétaire des murs, prépare un chantier de restauration programmé pour 2026, le temps de trouver l’entreprise et surtout le bon créneau, entre flux touristiques estivaux et marché de Noël.
À l’intérieur, une fresque de Léo Schnug (1905) a également été endommagée : cloques, pertes de couleur, murs lépreux. Initialement imputée à une fuite de toilettes dans le bâtiment mitoyen, l’infiltration a des causes manifestement plus complexes et mystérieuses. Là aussi, une intervention est prévue en 2026 avec retrait du vernis d’origine, nettoyage et restauration des zones effacées. L’OND finance l’opération et réfléchit à une protection préventive (plexiglas) pour préserver durablement ce décor unique.
Les images de la semaine
Le Rêveur d’images publie son premier livre. Éducateur le jour, photographe de rue le soir, Fabrice Mercier sort SynchroniCité , recueil de ses chasses aux coïncidences visuelles dans les rues de Strasbourg. Un regard ludique et poétique sur la ville, fruit de quatre années de déambulations.
La cheminée Fischer définitivement déconstruite. Fragilisée depuis 2023, l’ancienne cheminée de 39 mètres de la brasserie Fischer à Schiltigheim disparaît ces jours-ci. Classée monument historique, elle laisse place à une « œuvre mémorielle » dont la conception fera l’objet d’un appel à projets.
Les chiffres de la semaine
39 500. Dans le cadre de son extension jusqu’à Wolfisheim, la ligne F, qui a fait un test à blanc ce mardi 9 septembre en fin de journée, s’est vu fixer un objectif de 39 500 voyageurs quotidiens, contre 29 000 actuellement. Soit une augmentation espérée de 35 %.
Entre 5 000 et 10 000 personnes. C’est le nombre de personnes qui ont participé mercredi à la manifestation organisée dans le cadre de la journée de mobilisation du 10 septembre « Bloquons tout ». Manifestation sans débordement, ni incident notable pour une journée somme toute moins mouvementée que prévu.