Publié le
13 sept. 2025 à 17h32
C’est une bouteille qu’on peut encore trouver au fond des caves de Bordeaux. Née au 19e siècle, la Liqueur de la Vieille Cure a connu un succès retentissant et s’est exportée dans le monde entier pendant des décennies. Pourtant, depuis la fin de sa production dans les années 1980, elle a bien failli être oubliée. Si ce n’est dans les souvenirs des habitants de Bordeaux et Cenon – où elle était produite. Aujourd’hui, la distillerie Moon Harbour la fait revivre.
« Beaucoup de Bordelais s’en souviennent et ont même des bouteilles historiques dans leur cave ou leur bar. C’était vraiment la liqueur emblématique de la région, avec plus de 300 employés à la belle époque », explique Moon Harbour à actu Bordeaux.
Une liqueur créée à Cenon
Créée en 1897 par Marcel Bussière, la liqueur jaune s’appelle alors « La Chaleureuse ». Elle est obtenue « par macération de 52 plantes aromatiques de montagne, de graines et d’écorces auxquelles s’ajoutent diverses eaux-de-vie, du sirop de sucre et du miel », détaille Moon Harbour. Une distillerie est construite à l’est de Bordeaux, et en 1909 la boisson est renommée « La Liqueur de la Vieille Cure ». Elle connaît ses heures de gloire, vendue dans le monde entier.
Mais en 1987, l’histoire de la Liqueur de la Vieille Cure s’arrête « sur fond de désaffection du public pour les liqueurs, jugées trop sucrées »… jusqu’en 2024. En juin, le fondateur de Moon Harbour Jean-Philippe Ballanger est « intéressé par l’histoire et l’ancrage local du breuvage ». Il rachète alors la marque et réintroduit la liqueur en décembre sur le marché français, profitant de la mode des cocktails.
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La recette historique est conservée, à base de plantes et d’épices, mais le taux de sucre est diminué. Avec 110 grammes par litre, c’est « la liqueur la moins sucrée du marché » affirme Moon Harbour. Cette boisson à base de cognac, qui peut être vue comme un mixte entre la Chartreuse Bordelaise et le Génépi, est vendue 41,90 euros les 70 cl.
La marque bordelaise a choisi de rendre hommage à la liqueur originale en « préservant son héritage et son authenticité ». L’image est modernisée, mais la bouteille est proche de l’originale et son étiquette reprend les codes historiques. On y retrouve les initiales du créateur, les lettrines enluminées et l’image de l’abbaye de Cenon.
Une gamme déjà développée
Le 2 septembre 2025, trois nouveaux produits ont étoffé la gamme La Vieille Cure : un vermouth rouge, un bitter et un gin. Si ces boissons sont commercialisées sous la nouvelle marque, c’est grâce au trait d’union qui les lie : « des produits naturels, à macération, herbacés, contenant des épices, des plantes et à base d’alcool vinique », explique Moon Harbour.
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Moon Harbour tire notamment satisfaction de produire la Vieille Cure à Bordeaux. Pour l’anecdote, Marcel Bussière rêvait « de s’installer place Gambetta, au cœur de Bordeaux, pour élaborer sa production » en 1865. Mais à l’époque, le préfet rejette sa demande car « l’endroit n’est pas approprié ». Aujourd’hui produite dans la distillerie bacalanaise de Moon Harbour, la liqueur est donc enfin à Bordeaux même, plus d’un siècle et demi après sa naissance.
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