Environ 110.000 personnes ont participé, samedi 13 septembre à Londres, à un rassemblement à l’appel du militant d’extrême droite britannique Tommy Robinson. La manifestation avait pour but de « défendre la liberté d’expression », selon ses organisateurs, au moment où le sujet agite le débat public au Royaume-Uni. Ce rendez-vous intervient après un été marqué par des mouvements anti-immigration devant des hôtels britanniques hébergeant des demandeurs d’asile, que l’activiste a largement relayés sur ses réseaux sociaux.
Les images aériennes diffusées par les télévisions ont montré un océan de drapeaux britanniques et anglais inondant les rues du centre de Londres. Dans la foule, les revendications, hétéroclites, portent aussi bien sur la liberté d’expression que sur le premier ministre, Keir Starmer, appelé à démissionner, a constaté une journaliste de l’AFP. Mais la question de l’immigration reste au premier plan.
« Je n’aurais jamais pensé voir cela dans ce pays »
Les organisateurs ont annoncé la présence de plusieurs personnalités de la droite et de l’extrême droite britanniques et étrangères. Steve Bannon, ancien conseiller de Donald Trump, était sur place, tout comme le président du parti d’extrême droite Reconquête !, Éric Zemmour.
Connu pour ses positions anti-immigration et anti-islam, Tommy Robinson, 42 ans, a été condamné à plusieurs reprises, notamment pour troubles à l’ordre public. Il a été emprisonné en 2018 pour outrage au tribunal, puis en 2024 pour avoir répété des propos diffamatoires sur un réfugié.
« Je suis très inquiet », assure un manifestant, Philip Dodge, boulanger retraité venu de Sheffield avec son épouse Maggie. « On arrête des gens parce qu’ils ont osé parler d’immigration ou de questions de genre. Je n’aurais jamais pensé voir cela dans ce pays », poursuit-il. Mary Williams, elle, tient une photo de l’influenceur conservateur américain Charlie Kirk, porte-drapeau de la jeunesse trumpiste, tué mercredi par balle aux États-Unis. Un décès qui a « choqué » cette trentenaire londonienne, au point de la convaincre de venir. Tommy Robinson a énormément communiqué sur Charlie Kirk sur ses réseaux sociaux.
Quelques incidents relevés par la police
La manifestation a été émaillée de quelques incidents, dont des jets de projectiles de manifestants contre des policiers, a fait savoir la police. Une contre-manifestation, organisée au même moment par Stand Up To Racism UK, a réuni 5.000 personnes. « Il est très important de s’opposer au fascisme, a indiqué sur Sky News Diane Abbott, l’une des participantes. Nous devons être solidaires avec les demandeurs d’asile et montrer que nous sommes unis. »
Plusieurs mobilisations des partisans de Tommy Robinson ont par le passé rassemblé des milliers voire des dizaines de milliers de personnes, comme en juillet 2024 où ils étaient entre 20.000 et 30.000, selon des estimations de l’organisation antiraciste Hope Not Hate. Parmi les récentes manifestations dans la capitale londonienne, une marche pro-palestinienne a rassemblé 300.000 personnes en novembre 2023.