INTERNATIONAL – C’était la pause la plus significative dans les combats depuis de longs mois… sur le papier du moins. La trêve surprise en Ukraine qui a été proposée unilatéralement par Vladimir Poutine à l’occasion des fêtes de Pâques est censée être entrée en vigueur samedi 19 avril, après avoir été acceptée par Volodymyr Zelensky.
Un cessez-le-feu de 30 heures devait commencer samedi en fin d’après-midi et durer jusqu’à minuit, dans la nuit du 20 au lundi 21 avril. Mais il n’est pas respecté, à en croire le président ukrainien qui a assuré dimanche matin dans un message publié sur X et sur Facebook que les tirs d’obus, assauts et attaques par drone se sont poursuivis pendant la nuit, accusant la Russie de violer son engagement.
Guerre en Ukraine : Vladimir Poutine ordonne un cessez-le-feu surprise pour Pâques
Voici ce que l’on sait du respect de cette trêve dans le conflit en Ukraine, où les alertes aériennes ont repris quelques heures après l’annonce du cessez-le-feu selon l’AFP.
• Plus de 400 frappes russes selon les autorités ukrainiennes
Dans son message publié sur les réseaux sociaux ce dimanche matin, le président ukrainien assure que « l’armée russe tente de donner l’impression générale d’un cessez-le-feu, tout en poursuivant dans certaines régions des tentatives isolées d’avancer et d’infliger des pertes à l’Ukraine ». Vladimir Poutine disait pourtant avoir donné l’ordre de « cesser toutes les hostilités », ne prévoyant de « réponse immédiate et complète » qu’en cas de « violations de la trêve » côté ukrainien.
Volodymyr Zelensky cite dans sa déclaration un rapport du commandant en chef de l’armée ukrainienne qui fait état de « 387 bombardements et 19 assauts par les forces russes » ainsi que de l’usage de dizaine de drones entre samedi 18 heures, au début théorique du cessez-le-feu, et minuit. Depuis lors, il y a eu 59 autres « cas de bombardements » et « 5 assauts d’unités russes » au milieu de la nuit. Samedi soir, un responsable militaire ukrainien avait déjà fait état d’un mort « pris dans une attaque combinée ennemie » dans la région de Kherson.
« La Russie doit respecter pleinement les conditions du cessez-le-feu », a écrit ce dimanche le président ukrainien, prévenant que « partout » les « guerriers » ukrainiens « répondent comme l’ennemi le mérite » et « de manière symétrique » aux attaques russes. Samedi dans la soirée déjà, Volodymyr Zelensky a assuré que « les hostilités se poursuivent et les frappes russes persistent […] malgré la promesse du dirigeant russe ».
• Les attaques continuent dans la région de Koursk
Dans son message de samedi soir, le président ukrainien constatait déjà que « les déclarations de Pâques de Poutine ne s’étend[aient] pas » au territoire russe de Koursk, que l’Ukraine avait partiellement envahi en août 2024 et que Moscou a presque totalement repris. Ce dimanche, Volodymyr Zelensky a fait état de « frappes d’artilleries » russes et d’usage de drones dans cette région.
Samedi, la Russie avait revendiqué avoir « libéré » la quasi-totalité (« 99,5 % ») de cet oblast situé au sud-ouest du pays et frontalier de l’Ukraine. Une telle progression, si elle était confirmée, replacerait à nouveau en totalité le front sur le territoire ukrainien, renforçant la confiance de Moscou.
En récupérant la région de Koursk, le Kremlin se placerait aussi en meilleure position pour négocier avec Kiev, dont l’objectif était d’échanger ce territoire russe occupé par ses troupes contre des régions ukrainiennes toujours sous le contrôle de Moscou.
• Pour Zelensky, un cessez-le-feu prolongé « reste à l’ordre du jour »
En s’engageant samedi à respecter la trêve annoncée par Vladimir Poutine, Volodymyr Zelensky s’était même dit prêt à l’étendre « au-delà du 20 avril ». Une proposition qui « reste à l’ordre du jour » ce dimanche matin, le président ukrainien proposant de « prolonger le cessez-le-feu de 30 jours après minuit ce soir ».
Du côté des soldats ukrainiens interrogés par l’AFP, la possibilité d’une trêve suscite surtout la méfiance, les troupes de Kiev ne faisant absolument pas confiance à Vladimir Poutine. « Je pense que cet homme est diabolique », a fustigé l’un d’eux, jugeant « impossible de croire à un quelconque cessez-le-feu ».
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