Le Qatar va accueillir lundi 15 septembre un sommet de pays arabes et musulmans pour exprimer leur «rejet» de l’attaque israélienne qui a visé des responsables du Hamas dans la capitale qatarie, et leur solidarité avec Doha, a souligné ce samedi 13 septembre le pays du Golfe.

Ce sommet d’urgence examinera «un projet de résolution sur l’attaque israélienne contre l’Etat du Qatar, préparé lors de la réunion préparatoire des ministres des Affaires étrangères des pays arabes et islamiques qui se tiendra dimanche», a indiqué le porte-parole du ministère qatari des Affaires étrangères, Majed al-Ansari.

Il reflète «la large solidarité arabe et islamique avec l’Etat du Qatar face à l’agression lâche d’Israël […], ainsi que le rejet catégorique par ces pays du terrorisme d’Etat pratiqué par Israël», a-t-il ajouté dans une déclaration à l’agence nationale QNA.

L’Iran a confirmé la participation au sommet de son président, Massoud Pezeshkian, et l’Irak celle de son Premier ministre, Mohammed Shia al-Sudani. La présidence turque a fait état, quant à elle, d’une visite de Recep Tayyip Erdogan à Doha lundi, sans donner davantage de précision.

Israël a mené mardi des frappes ciblant des responsables du mouvement islamiste palestinien Hamas dans la capitale qatarie, tuant cinq membres du Hamas et un membre des forces de sécurité qataries.

Cette attaque a suscité de larges condamnations à l’internationale, notamment des riches monarchies du Golfe, alliées des Etats-Unis, principal soutien d’Israël dans le monde.

Le Qatar accueille la plus grande base américaine dans la région et joue le rôle de médiateur dans la guerre entre Israël et le Hamas à Gaza, aux côtés des Etats-Unis et de l’Egypte.

Les frappes israéliennes sont «considérées dans l’ensemble du Golfe comme une violation sans précédent de la souveraineté et une atteinte à la diplomatie elle-même. En accueillant ce sommet, Doha signale que de telles agressions ne peuvent être normalisées», souligne Andreas Krieg du King’s College de Londres.

«L’objectif est de tracer des lignes rouges claires et de mettre fin au sentiment qu’Israël peut agir en toute impunité», ajoute-t-il en disant s’attendre à «une prise de position plus ferme sur la Palestine et à une attitude plus dure à l’égard des actions israéliennes».

Les Emirats arabes unis, l’un des deux pays du Golfe à avoir normalisé ses relations avec Israël en 2020, ont annoncé vendredi avoir convoqué l’ambassadeur adjoint d’Israël à Abou Dhabi pour une protestation formelle.