“Des dizaines de milliers de personnes protestent contre une décision de justice majeure sur le genre, dénonçant une ‘trahison’ de la communauté trans”, titre The Independent. Ces manifestations ont eu lieu samedi 19 avril au Royaume-Uni, quelques jours “après un jugement de la Cour suprême sur la façon de définir une femme”, écrit le titre de Londres.

Quelque 20 000 personnes auraient afflué dans le centre de la capitale pour une “manifestation d’urgence”, selon l’estimation citée par The Independent, “tandis que des milliers d’autres se rassemblaient dans des métropoles et bourgades de tout le pays”.

La Cour suprême britannique a statué mercredi dernier qu’au regard de l’Equality Act de 2010, loi majeure relative aux discriminations dans le pays, le terme “femme” renvoyait uniquement au sexe biologique. Un jugement qui pourrait impliquer l’exclusion des femmes trans de certains espaces réservés, précise The Independent.

“On a l’impression d’une trahison”, déclare Avery Greatorex, 21 ans. Ce chef de file de l’organisation militante Pride in Labour, un des organisateurs de la manifestation, souligne que “les implications de ce jugement pourraient être considérables”.

Deux visions du féminisme

Autre journal de gauche, The Observer décrit “une sacrée mobilisation”, reprenant en titre l’expression d’un autre organisateur. La plupart des participants à Parliament Square avaient “moins de 30 ans”, note la publication dominicale parente du Guardian.

Le titre cite Awsten Atkinson, un homme trans de 23 ans “dévasté et incrédule” face au jugement – et critique envers les collectifs féministes dits “critiques du genre” qui défendent une primauté du sexe biologique. Comme For Women Scotland (FWS), organisation à l’origine de l’action en justice qui a conduit la Cour suprême à statuer.

“On présente ça comme un mouvement féministe mais les critères qu’ils utilisent pour déterminer qui est une femme remettent l’accent sur les femmes comme objets, comme simple somme des parties de leur corps.”

Plusieurs statues ont été taguées durant cette journée de manifestations, notamment celle de la suffragette Millicent Fawcett, ainsi que le souligne le titre conservateur The Telegraph.