2000 manifestants ont défilé sous la pluie dans le centre-ville de Nantes. Un cortège suivi de très près par les forces de l’ordre. Les commerçants participant à la grande braderie de rentrée ont plié leurs étals. Les manifestants eux espèrent inscrire le mouvement dans la durée

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Le mouvement « Bloquons tout » avait appelé à un rassemblement à la croisée des trams à 14 heures. Sous la pluie, quelques centaines de personnes ont manifesté cours des 50 otages. Un cortège encadré par des forces l’ordre massivement déployées. 

Des manifestants moins nombreux que le 10 septembre dernier. Ils étaient 2000 au plus fort du rassemblement.

Jelena a 26 ans. Elle a tenu à être présente.

« Il y a un ras-le-bol général de tout. De tout ce qui se passe en France, autant la politique que la répression policière qui est présente. Mais aussi de tout ce qui est autour de nous dans le monde. Nous ne voulons pas de la société qui est en train de se construire. »  

Nous, on est jeunes, on a envie d’une société meilleure et qui va dans un élan plus positif. Là, c’est plutôt négatif ce qui est en train de nous tomber dessus, la montée du fascisme partout en Europe

Elle a fait toutes les AG, celle de quartier, les plus importantes aussi. « On essaie de discuter de comment faire le plus pacifiquement possible parce qu’on n’est pas là pour tout détruire, ce n’est pas notre but, mais c’est de montrer qu’on est là et qu’on n’est pas d’accord avec ce qui se passe. » 

Jelena ne manifeste jamais seule, mais en groupe. 

« Parce qu’en fait, on flippe et même en étant à plusieurs, on a peur en ne faisant rien, la police maintenant nous fait peur, ça, ce n’est pas chouette. Il nous déglingue même si on est assis par terre, c’est un peu relou », souffle-t-elle. 

Elle espère aussi que le mouvement prendra de l’ampleur. « Il faut qu’on nous entende ! Et il y a plein de façons différentes pour y arriver. On n’est pas là pour casser du flic comme on l’entend dans les médias. Mais comme c’est ce que les gens entendent, ils ne se joignent pas au mouvement. Pourtant, il y a beaucoup de gens concernés. »

Louise, elle, milite pour que « les droits acquis par le passé soient conservés. »

J’aimerais que les inégalités sociales soient le plus effacées possible, que le racisme ordinaire disparaisse. L’accès à la santé et à l’éducation doit être une priorité. Les métiers du médico-social et de l’éducation doivent être valorisés. On oublie que sans ces travailleurs-là, notre État ne tiendrait pas vraiment la route. On est humains, on a besoin de se soigner, de s’instruire et d’être solidaires », conclut-elle.

Dans le centre-ville, Naolib a interrompu le trafic par mesure de précaution.  L’Espace Mobilité à Commerce est fermé depuis 13h. Les lignes de tram 1, 2 et 3 ont été coupées jusqu’à 17 h 30. « En fonction de l’avancée des manifestants et des conditions de circulation, les lignes de bus seront susceptibles de faire l’objet d’adaptations en temps réel », précise Naolib.

Pour cause de mauvais temps et en raison de cet appel à manifester, les commerçants qui participaient à la grande braderie de la rentrée ont rentré leurs étals.

La préfecture de Loire-Atlantique indique sur X : qu’un « groupe d’individus à risque s’est formé en tête de manifestation à Nantes et a jeté des projectiles sur les policiers dans la rue de Strasbourg. Les forces de l’ordre ont utilisé des gaz lacrymogènes ».

De leur côté, les manifestants disent rester mobilisés.

À Saint-Nazaire, ils n’étaient qu’une poignée réunie ce samedi 13 au matin aux abords de la zone commerciale de Trignac pour une opération de tractage qui a tourné court.

« Nous continuerons nos actions dans les jours qui viennent, les jeunes sont très engagés pour amplifier encore la mobilisation. Et nous soutenons toutes les initiatives en cours contre la destruction du “vivant”, les licenciements, l’hôpital, la Sécurité sociale et les services publics. Le combat s’inscrit dans la durée », écrit dans un communiqué le collectif 10 septembre nazairien.

« Nous savons que seul le blocage total de l’économie, dans les entreprises, les usines, les transports, l’énergie, et les quartiers est à même de construire un rapport de force capable d’arracher nos revendications pour plus de justice sociale, fiscale et écologique, pour en finir avec la misère et l’exploitation. »

« Cela passe maintenant par le départ de Macron-le président des riches-de sa clique et de sa politique », ajoute le collectif qui appelle « les citoyen.ne.s, les jeunes, les travailleurs, chômeurs, retraités à participer massivement aux actions de protestation, et à la journée de grève et de mobilisation intersyndicale du 18 septembre prochain. »

Avec Astrid Farbos

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