Peut-on être et avoir été ? David Hockney, 87 printemps, y répond par l’affirmative en témoignant des 25 dernières années de sa création à la fondation Louis Vuitton. Entre paysages joyeux célébrant la vie palpitante de la nature, portraits intimes touchants et autoportraits malicieux, cette œuvre tardive s’est épanouie sous la lumière de nouveaux paysages, ceux de son Yorkshire natal et de la Normandie où il trouva refuge durant la pandémie de Covid-19, succédant au premier Hockney qui brilla sous le soleil de Californie et connut la gloire pendant les dernières décennies du XXe siècle.
Pour se remettre dans le bain de ses débuts flamboyants – et ne pas décevoir ses fans –, un long préambule réunit les fameuses scènes de piscine qui firent le succès du peintre et quelques œuvres de ses débuts réalisées dans la foulée de son arrivée au Royal College of Art de Londres.
La recherche de la liberté
David Hockney dans son studio en 1967
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© Tony Evans / Getty avec Elvire Schardner Images
Le jeune David y débarque en septembre 1959, quittant Bradford, cité ouvrière du nord de l’Angleterre où il est né 22 ans auparavant. Ses premiers tableaux sont influencés par l’expressionnisme abstrait associé à des fragments de poésie, signes et graffitis relevés dans les toilettes. Sans oublier quelques scènes homo-érotiques, comme celles qui figurent dans ces magazines américains qu’il collectionne alors, jugés pornographiques par l’Angleterre puritaine où l’homosexualité sera considérée comme un crime jusqu’en 1967.
À cette date, Hockney est déjà loin. Il est parti rejoindre la Californie, eldorado des libertés individuelles qu’il a découvert au cinéma et dans des publications telles que City of Night de John Rechy, best-seller sur la jeunesse américaine des années 1960 et la vie nocturne gay. « J’ai su instinctivement que j’allais aimer, se souvient David Hockney. En survolant San Bernardino et en voyant les piscines, les maisons et tout, avec ce soleil, j’étais plus excité que je ne l’ai jamais été en arrivant dans n’importe quelle ville. »
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