En fin d’après-midi, alors que les basses ne résonnaient pas encore, bon nombre de Marseillais avaient déjà investi la Friche la Belle-de-Mai pour la troisième édition du So Good Maif Festival, ce vendredi 12 septembre. Ils étaient plusieurs centaines lors de cette deuxième et dernière journée de festival, venus écouter les speakers – personnalités publiques engagées – spécificité de l’événement.

À cette occasion, deux podcasts ont été enregistrés en collaboration avec Radio Grenouille. Le premier portait sur l’engagement politique dans le rap marseillais avec l’artiste phocéen Allen Akino ; le second abordait l’actualité politique du pays avec l’ancien ministre de l’Éducation nationale, Benoît Hamon.

« On sait qu’on est à Marseille ! »

Deux salles, deux ambiances. Sur le rooftop, l’humoriste Hakim Jemili a régalé avec trois quarts d’heure de vannes incisives dans son style habituel. En début de soirée, le duo rock « Nous étions une armée » a pris le relais, guitare électrique en bandoulière. Missan a ensuite offert trente minutes de show devant une cinquantaine de très jeunes fans. Téléphone à la main, ils ont pu capturer le rookie de la scène rap marseillaise devant le soleil rouge vif qui se couchait derrière lui.

Affiche de la soirée, Terrenoire a fait son entrée sur les coups de 21h. Les deux frères ont lancé les hostilités avec paris, la grande ville. « On sait qu’on est à Marseille, et en plus, nous, on vient de Saint-Etienne », se dédouanaient les deux frères, dans un sourire.

Vêtu de noir de la tête aux pieds, accompagné d’un guitariste, d’un claviériste et d’un batteur, le groupe a rapidement réussi à réunir une grande foule, jusque-là clairsemée au niveau des bars et des food-trucks.

« Est-ce que Marseille est résistante ? »

Les premières notes de piano entraînantes de l’alcool et la fumée retentissaient à peine que les festivaliers commençaient à se balancer au rythme du piano et de la batterie.

« Est-ce que Marseille est résistante, est-ce que Marseille est antifasciste ? » questionnait Raphaël, l’aîné du groupe, faisant directement référence à leur dernier album, Protégé.e. S’ensuivaient deux solos du benjamin de la fratrie, Théo, dont la ballade à la guitare hotline gorgone a bercé le public. Le concert s’est fini en douceur avec le piano-voix Jusqu’à mon dernier souffle, titre qui a porté leur premier album Les Forces contraires.

Après un show de la rappeuse Noga Erez, le festival qui se veut engagé a fait la part belle aux sets électroniques de Myd, Cassius et de la DJ palestinienne Sama’Abdulhadi dans la salle du parking intérieur.