DÉCRYPTAGE – Opposé à Lens ce dimanche, lors de la 4e journée de Ligue 1, le Paris-SG devra faire sans deux de ses principaux éléments offensifs pour de longues semaines.
Au PSG, la star, c’est l’équipe. Mais il y a tout de même des individualités pour faire briller ce club, ce collectif, cette équipe. C’est la loi du genre. Ousmane Dembélé en premier lieu. Auteur de 35 buts et 16 passes décisives en 53 matchs la saison dernière, Coupe du monde des clubs comprise, l’international tricolore (57 sélections, 7 buts) de 28 ans s’est imposé comme un pion essentiel du dispositif de Luis Enrique. Le profil idéal pour endosser le costume de «faux 9». Et même l’un des favoris pour le Ballon d’or, avec le Barcelonais Lamine Yamal. Après des débuts timides, Doué, lui, s’est imposé comme le troisième larron de l’attaque parisienne, un talent supérieur qui a notamment régalé en finale de Ligue des champions, contre l’Inter (5-0).
Problème ? Les deux joueurs sont revenus blessés du rassemblement avec l’équipe de France. Difficile de passer à côté de la polémique… Lésion sévère de l’ischio-jambier droit pour Dembélé, environ six semaines. Lésion au mollet droit et environ un mois loin des terrains pour Doué. La vie sans ces deux joueurs majeurs débute face à Lens ce dimanche (17h15, beIN SPORTS), au Parc des Princes, lors de la quatrième journée de Ligue 1. Cinq questions pour tout comprendre aux conséquences et implications de ces coups durs.
La colère parisienne est-elle retombée ?
Pas vraiment… Le club s’était déclaré «furieux» dès le soir du match Ukraine-France (0-2). Si les décideurs parisiens sont en colère, c’est qu’ils estiment que le staff médical de l’équipe de France a pris des risques inconsidérés. Selon eux, Dembélé – touché à la cuisse gauche contre Toulouse (victoire 6-3) – et Lucas Hernandez – qui n’a pas joué avec les Bleus, ni contre l’Ukraine, ni face à l’Islande (2-1) – n’auraient pas dû faire ce stage. Ils avaient d’ailleurs alerté la FFF en ce sens par le biais d’un courrier adressé au président Diallo, le 4 septembre. Pour Doué, les Bleus avaient été sensibilisés aussi.
Le PSG parle de «faits graves et évitables» qui doivent «donner lieu à des mesures correctives rapides et immédiates». Et notamment un «nouveau protocole de coordination médico-sportive entre clubs et sélection nationale». Du côté de la «3F», on plaide non coupable. Didier Deschamps rappelle que «le risque zéro n’existe pas». Et le sélectionneur d’ajouter : «Le PSG n’est pas notre adversaire, même si on a des intérêts divergents». Depuis, Philippe Diallo a répondu, par courrier aussi, au PSG. Encore deux rassemblements des Bleus d’ici à la fin de l’année, en octobre et novembre. Ça promet… Questionné samedi, Luis Enrique, lui, a fait le choix de ne pas en rajouter. «Le plus important, c’est la santé des joueurs», s’est-il borné à répéter en boucle.
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Combien de matchs manqueront Dembélé et Doué ?
Les deux joueurs manqueront assurément les six prochains matchs du Paris Saint-Germain. En Ligue 1, Lens ce dimanche, puis le Classique à Marseille dans pile une semaine (21 septembre). Et la réception d’Auxerre (27 septembre) et le déplacement à Lille (5 octobre). En Ligue des champions, Paris devra faire sans eux contre l’Atalanta (17 septembre) et à Barcelone (1er octobre). Pas de duel Yamal/Dembélé en Catalogne, alors que ce match interviendra quelques jours après la remise du Ballon d’or (22 septembre).
Ousmane Dembélé s’est blessé à la cuisse droite contre l’Ukraine.
FEP / Icon Sport
A priori, Désiré Doué peut cibler PSG-Strasbourg (17 octobre), face à son frère Guela, juste après le prochain break international. «Dembouz», lui, devra faire une croix sur cette rencontre qui interviendra à la fin de sa sixième semaine d’absence. Connaissant les habitudes de Luis Enrique, il est peu probable de voir l’ex-Barcelonais sur la pelouse de Leverkusen (21 octobre). D’autant que six semaines, c’est la fourchette basse… S’il devait être absent huit semaines, la fourchette haute, Dembélé raterait aussi Brest (25 octobre). Le cas échéant, le retour interviendrait probablement la semaine suivante, à Lorient (29 octobre) ou contre Nice (1er novembre), et en tout cas avant le choc face au Bayern Munich (4 novembre) en C1, pour la quatrième journée.
Qui pour remplacer Dembélé et Doué ?
Les options sont connues. Et pour cause, ce sont les mêmes que la saison passée. Une différence toutefois, avec le jeune (17 ans) Ibrahim Mbaye qui semble destiné à être de plus en plus souvent utilisé. Luis Enrique voit le titi comme un «pur ailier». De là à l’imaginer en titulaire régulier dans les prochaines semaines, il y a de la marge. L’intéressé pourrait en revanche en profiter pour grappiller quelques minutes en plus ici et là, lui qui a déjà joué 112 minutes en quatre matchs depuis le début de la saison en cours.
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Évidemment, Bradley Barcola sera le premier «bénéficiaire», si l’on peut dire, de ces coups durs. Quatrième larron de l’attaque parisienne sur les derniers mois, l’ex-Lyonnais devrait retrouver le statut qui était le sien en début de saison écoulée. Pas de changement pour Khvicha Kvaratskhelia, qui vit un début de saison moyen. Kang-in Lee, un «joueur incroyable» dixit «Lucho», et Gonçalo Ramos lorgneront plus une place dans le 11 de départ, eux les habituelles doublures. Interrogé sur Ramos, le technicien des Asturies a dit ceci : «Dans une situation comme celle-ci, je ne pense pas seulement à un joueur, mais à la mentalité de l’équipe pour profiter de ce moment, avec des joueurs blessés, et faire en sorte que toute l’équipe soit prête à combattre et continuer à gagner. C’est la mentalité d’une vraie équipe.»
Des regrets de ne pas avoir recruté en attaque ?
Les Parisiens connaissaient les risques après une saison à rallonge, qui s’est étendue jusqu’à la mi-juillet. Ils ont néanmoins fait le choix de ne pas recruter en attaque. Ni au milieu d’ailleurs. Seulement un joueur de champ est arrivé cet été, le défenseur Illya Zabarnyi. Luis Enrique n’avait pas l’intention de gonfler le nombre de joueurs, avec les risques que cela impliquait en termes de répartition des rôles et de temps de jeu. Afin de donner sa chance à tout le monde et que les joueurs disposent tous d’un temps de jeu conséquent, l’Espagnol voulait garder les choses en l’état. Évidemment, s’il y avait eu un départ, il aurait été remplacé. En attendant, ce n’est pas le temps des regrets, mais de la gestion au Paris Saint-Germain. Malgré ces pépins, il convient de ne pas mettre les autres joueurs en risque.
Touché à un mollet, Désiré Doué n’a joué qu’une mi-temps face à l’Ukraine, avant de céder sa place à… Ousmane Dembélé durant la pause.
Daniel Derajinski / Icon Sport
La qualification pour la phase finale de C1 peut-elle être menacée ?
En tout cas, ça n’arrange pas les affaires parisiennes… Pour ce qui est de la Ligue 1 non plus, notamment à Marseille et Lille, même si la réception de Lens ne sera déjà pas simple. Mais le Paris Saint-Germain a plus de marge dans les joutes nationales que sur la scène européenne, c’est une évidence. Pour exister face au Barça par exemple, le PSG aurait eu plus de chances avec toutes ses forces vives… «Je ne sais pas quel est l’objectif, disait «Lucho» après le tirage, évoquant le Top 8 et le billet pour les 8es de finale. Si je vois l’an dernier, on a fait une très bonne phase de ligue en termes de jeu. Mais quand tu joues face à des équipes comme le Bayern, le Barça, tu vas forcément perdre des points». Assez pour rater le top 8 et repasser par les barrages, comme l’an dernier, avec deux matchs en plus dans un calendrier déjà indigeste ? Possible… D’autant que Paris n’affrontera aucun «petit»…
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«Je suis inquiet pour chaque joueur blessé, quel que soit le moment dans la saison, a précisé l’entraîneur parisien samedi, en conférence de presse de veille de match. Mais c’est normal dans le football. On reste concentrés sur la santé des joueurs. C’est le plus important pour moi et le club». À lui et à son staff de prendre soin des autres joueurs afin d’éviter l’avalanche de pépins.