Le talonneur international, tout heureux de pouvoir compter sur la vista de Nolann Le Garrec, a tenu à mettre en avant la force de caractère des siens et à relativiser les difficultés de l’alignement maritime lors de la victoire à Clermont, ce samedi (34-16).
La victoire est au rendez-vous mais on n’a pas senti le même allant que la semaine passée à Bordeaux, comme si vous aviez joué avec le frein à main ce soir… Avez-vous eu ce ressenti ?
Je ne sais pas si on a joué avec le frein à main mais, ce qui est sûr, c’est qu’on n’a pas maîtrisé pleinement notre prestation. Mais il faut saluer la force de caractère de l’équipe sur la fin de match. Nous sommes arrivés à faire basculer la rencontre, notamment après cette séquence à cinq mètres de notre ligne. Car si on prend l’essai à ce moment-là, ce n’est pas la même fin de match.
À la fin, il y a cette décision assez forte de l’équipe, qui décide d’aller en touche, après la sirène, même s’il n’y avait pas de bonus offensif en jeu et que l’ASM pouvait a contrario encore ramener un point…
C’était la volonté des joueurs sur le terrain et du staff sur le banc. On sait qu’il y a le cas d’égalité en fin de saison qui peut compter… Ça nous a souri de tenter le coup et ça nous a permis d’être un peu plus heureux encore. C’est bien d’avoir eu cette volonté, cet optimisme de chercher à marquer ce dernier essai. C’est ce qu’on montre depuis le début de la saison. On a la volonté de créer du jeu, de marquer des essais. Maintenant, il faut qu’on arrive à mieux trier les ballons. À Bordeaux, on en avait beaucoup jeté et on a pu voir qu’il y avait encore des réglages à effectuer. Ce soir, la solution a été un peu individuelle avec Nolann qui réussit cette interception. Il y a d’autres fois où elle sera plus collective.
Justement, parlez-nous de cette action de votre nouveau demi de mêlée, qui a d’ailleurs été décisif à plusieurs reprises sur la fin de match…
On connaît assez bien Nolann, ça fait plusieurs années qu’on joue contre lui. On le sait capable de petits exploits comme ça et il en a sûrement plein d’autres dans son sac. Cette fois, ça a été lui. Ce sera peut-être un autre la prochaine fois. C’est lui qui est dans la lumière mais tous les autres ont fait le nécessaire autour pour que l’on décroche la victoire.
Quel regard portez-vous sur vos difficultés en touche avec une demi-douzaine de ballons égarés ?
Les stats, ça veut tout et rien dire. Si vous voulez, on peut prendre tous les ballons à 5 mètres et se dire que c’est super. Mais qu’est-ce que vous en faites de ces ballons à 5 mètres ? C’est aussi ça qu’il faut avoir en tête pour juger de l’efficacité. On a l’intention de déployer du jeu, comme je l’ai dit. Et, pour y parvenir, on a besoin de ne pas lancer tous nos ballons à cinq mètres car cela aide la défense. Notre ambition, c’est de pouvoir prendre les ballons sur les 10 mètres, les 15 mètres. Forcément, ça occasionne du déchet. Si je prends ma prestation individuelle, il y a un lancer à 15 mètres qui est pour moi, il y en a un autre où c’est un joueur de l’alignement qui s’oublie… Il y a plein de petits détails à gommer encore mais, pour la suite du championnat, je pense qu’il faut garder cette ambition de prendre nos ballons à 10 mètres. Ce sera beaucoup plus simple pour lancer notre jeu même si, forcément, ça amènera des discussions à notre sujet.