Le fondateur de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, a adressé plusieurs messages aux communistes durant son discours prononcé lors de la Fête de l’Humanité, depuis le stand de LFI. D’abord en saluant les milliers de militants qui organisent la Fête, et en félicitant Fabien Gay, directeur de l’Humanité et sénateur PCF, pour son travail ayant permis de chiffrer les 211 milliards d’euros d’aides aux entreprises faites par l’État en 2023. « Les premiers assistés en France sont les groupes du CAC 40 », a insisté l’insoumis.
Jean-Luc Mélenchon a aussi cité Rosa Luxembourg, en ouverture et en fermeture de son discours, en plus de saluer Marie-George Buffet, ancienne secrétaire nationale du PCF, qui avait activement participé au lancement du Front de gauche. « Je veux lui rendre hommage. N’oubliez jamais que chacun à sa façon a contribué à construire ce que nous avons construit », a-t-il appelé, ajoutant que le journal l’Humanité « contribue à cette histoire », dont le but final est « la révolution », pour « assurer les droits du vivant contre l’empire de la mort qu’est le capitalisme ». Il a également sous-entendu que les 420 000 voix qui lui ont manqué pour atteindre le second tour de l’élection présidentielle de 2022 sont pour beaucoup liées à une désunion de forces autrefois liées.
LFI propose une nouvelle alliance à gauche
Dans un contexte de tension à gauche, c’est contre le PS que l’insoumis a décoché des flèches. Il accuse d’avoir rompu avec le Nouveau Front populaire. « Cette alliance a été intégralement détruite par ceux qui avaient signé le papier », a-t-il regretté, ajoutant que les insoumis « ne feront pas l’union sur l’augmentation de la CSG » ou la non-abrogation de la retraite à 64 ans. « Olivier Faure dit qu’il n’y a plus d’accord possible sur le programme », a-t-il déclaré, avant de lui reprocher de « capituler ».
Mais Jean-Luc Mélenchon, qui fustige ceux qui à droite veulent exclure LFI de l’arc républicain, et ceux qui à gauche laissent trop se diffuser cette musique, a aussi renouvelé une offre d’alliance à gauche. « Nous faisons la proposition d’une offre fédérative, d’une coalition sur la base du programme du NFP, à tous ceux qui le veulent pour ouvrir dès maintenant la discussion ».
L’insoumis a également voulu récuser l’idée selon laquelle « toute la gauche d’un côté et les galeux de LFI de l’autre », en s’appuyant notamment sur les combats parlementaires. « Dans les votes nous votons ensemble. Tous les communistes et tous les écologistes ont voté toutes les motions de censure comme les insoumis ». Jean-Luc Mélenchon souligne également que 104 députés élus NFP ont signé la motion de destitution du président de la République, soit « plus que la majorité absolue des députés du NFP ». « Il y a dans les faits un bloc politique de la rupture, et un bloc de l’accompagnement », analyse-t-il.
Appel à poursuivre le mouvement social
Cette destitution, Jean-Luc Mélenchon la soutient au motif que la France a « besoin d’un temps de refondation ». Mais d’ici là, il appelle les citoyens à se joindre « de toutes leurs forces à la grève générale du 18 septembre car elle peut allumer le feu à la plaine », dans la foulée de la mobilisation du 10 septembre dont la menace a à ses yeux permis de faire tomber François Bayrou.
« Les puissants ont compris qu’ils seraient submergés le 10, c’est pourquoi Bayrou a choisi de poser la question de confiance deux jours plus tôt. Le vote du 8 est à lui seul une victoire populaire de masse ». Après Barnier et Bayrou, Jean-Luc Mélenchon estime que LFI a participé à « renverser deux gouvernements sans tirer un coup de fusil ».
Il a aussi qualifié le nouveau premier ministre, Sébastien Lecornu d’être « l’homme de la guerre » et a insisté pour promouvoir la paix dans le monde, par des pourparlers, plutôt que de se laisser entraîner dans des fuites en avant guerrières et ruineuses pour l’économie et les vies humaines. Ursula von Der Layen, présidente de la commission européenne contre laquelle une motion de censure a été déposée par les eurodéputés LFI, a aussi été étrillée par Jean-Luc Mélenchon, qui lui reproche de s’être totalement soumise à Donald Trump en bradant sans mandat les intérêts de l’Union européenne.
Enfin, Jean-Luc Mélenchon a alerté contre la « domination philosophique, culturelle, économique » du capitalisme, mesurant que la bataille qui se joue en France est scrutée dans le monde entier. Car, souligne-t-il, la France est la 7e puissance mondiale, elle a la passion de l’égalité, et parce que notre pays « a inventé le système de vie le plus avancé avec la Sécurité sociale reposant sur le principe révolutionnaire de “chacun donne selon ses moyens et reçoit selon ses besoins” ». La France, ajoute-t-il, est scrutée aussi « parce qu’ici et ici seulement il y a un phénomène politique unique pour l’instant en Europe et il s’appelle la France insoumise ».
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