Société
À la maison d’arrêt de Nanterre, le préfet des Hauts-de-Seine, Alexandre Brugère, mène une initiative inédite : s’adresser directement aux détenus étrangers en situation irrégulière pour les pousser à quitter le territoire. Il défend une stratégie qui vise à accélérer les expulsions et à réduire la surpopulation carcérale.
Publié le 13 septembre 2025 à 12h50
Le préfet des Hauts-de-Seine, Alexandre Brugère. ROMUALD MEIGNEUX/SIPA
Dans la matinée du vendredi 12 septembre, dans le gymnase de la maison d’arrêt de Nanterre, dix-sept détenus étrangers se sont retrouvés face au préfet des Hauts-de-Seine. Alexandre Brugère, a promis de venir chaque mois rencontrer les prisonniers en situation irrégulière pour les convaincre de quitter la France de leur plein gré, afin de « lutter contre la surpopulation carcérale » rapporte le JDD. D’après le préfet, l’établissement pénitentiaire souffre d’une densité carcérale de 200 % : 1 320 détenus pour 590 places, avec 160 matelas posés au sol. Les étrangers y représenteraient 54 % des prisonniers, soit 720 personnes.
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Il met en avant une double logique qui devrait appliquer la « priorité nationale absolue » de lutte contre l’immigration illégale et soulager les prisons saturées. « Messieurs, vous n’avez plus votre place en France et vous n’êtes pas les bienvenus. Vous pouvez partir dans la dignité ou par la force », a-t-il lancé aux détenus, selon les propos relayés par le JDD.
Des expulsions en hausse
Depuis juin dernier, un protocole d’accord signé avec le procureur de Nanterre permet d’accélérer les procédures dès la levée d’écrou. Le résultat est que « 32 détenus en situation irrégulière ont d’ores et déjà été éloignés, dont 18 l’ont été dès leur levée d’écrou », a indiqué Alexandre Brugère. Une augmentation par rapport à 2024 où 21 départs avaient été enregistrés. Cette année, la préfecture revendique déjà une augmentation de 52 % des expulsions par rapport à l’année précédente.
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Pour convaincre les détenus de coopérer est que l’Office français de l’immigration et de l’intégration (Ofii) propose un dispositif de retour volontaire : billet d’avion, pécule auquel s’ajoute 1 200 euros (majoré de 600 euros en cas d’enfants) ainsi qu’une aide à la réinsertion dans le pays d’origine pouvant atteindre jusqu’à 7 000 euros d’aide pour eux.