THIERRY BRETON — Cette dégradation n’est pas une surprise en tant que telle, au regard de notre situation. Avant cette décision, la dernière adjudication des obligations assimilables du Trésor (OAT) françaises à 10 ans s’est déjà effectuée à un taux correspondant à 3,47 %. Donc supérieur à celui de la Grèce, de l’Espagne ou du Portugal. Et nettement plus élevé que pour un pays traditionnellement noté AA- par Fitch. C’est bien la démonstration que les marchés avaient en effet déjà intégré la détérioration de la qualité du crédit français, conséquence de notre incapacité à redresser la barre en matière de finances publiques. Les investisseurs jugent en temps réel. Sans attendre le verdict des agences. La France vient de changer de division. L’inquiétant, c’est que nous payons de plus en plus cher le financement de nos déficits et le refinancement de notre dette. Lequel, désormais premier poste budgétaire de la nation, est en route vers les 100 milliards d’euros.