Au lieu d’effectuer un test traditionnel, nous avons préféré l’évaluer en fonction de cinq usages bien précis : bureautique, retouche photo et montage vidéo, création musicale, gaming et home cinema. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il ne nous a pas déçus.
Caractéristiques : c’est du solide !
l’IT15 U9 ne révolutionne pas le design des mini-PC. Il prend la forme d’un parallélépipède discret de 117 x 112 x 45,5 mm pour un poids de 652 grammes. Son châssis métallique noir mat, en partie couvert de plastique de bonne qualité, respire la solidité et le constructeur assure qu’il peut supporter jusqu’à 200 kg de pression sans déformation. Il ajoute qu’il a survécu à 120 heures de tests à température extrême (-20 °C à +55 °C) et que ses connecteurs USB supportent sans broncher 15 000 cycles de branchement.
La face arrière révèle une connectique fournie © Marc Mitrani pour Presse-citron
La connectique, justement, s’avère très fournie. On trouve ainsi en façade deux ports USB 3.2 Gen2, une prise jack 3,5 mm et le bouton d’alimentation lumineux. La face arrière héberge deux USB 4 Type-C (40 Gbps, DisplayPort, Power Delivery, support eGPU), deux USB-A 3.2, deux sorties HDMI 2.0 ainsi qu’un port Ethernet 2,5 Gb/s et la prise d’alimentation. Enfin, un lecteur de carte SD prend place sur le flanc gauche.
Cette configuration permet de connecter jusqu’à quatre écrans 4K simultanément, une prouesse pour un si petit format. L’USB 4 ouvre des perspectives intéressantes pour les créateurs : transferts ultrarapides, connexion d’un GPU externe ou d’écrans haute résolution via un seul câble. En définitive, on regrette juste l’absence d’un port d’USB-C en façade, qui aurait facilité la connexion temporaire de périphériques (appareil photo, smartphone, etc).
Côté quincaillerie, Geekom a vu les choses en grand. Il est construit autour d’un processeur Intel Core Ultra 9 285H comprenant 16 cœurs physiques dont la fréquence de fonctionnement peut atteindre 5,4 Ghz. Il est épaulé par 32 Go de RAM ultra rapide et dispose d’un SSD de 2 To. Traduit en utilisation quotidienne, cela veut dire que l’IT15 U9 est une bête de course. Nous avons par exemple pu ouvrir 50 onglets dans Chrome, Da Vinci Résolve et Adobe Photoshop sans que la machine soit à la peine.
Le Mini-PC s’ouvre facilement afin de permettre le remplacement ou la mise à jour de ses composants © Marc Mitrani pour Presse-citron
La machine peut être ouverte très simplement à l’aide d’un tournevis. On constate avec plaisir que le SSD et la RAM ne sont pas soudés à la carte mère et peuvent facilement être remplacés. Geekom a prévu un emplacement afin d’installer un disque dur 2,5” ou un SSD supplémentaire. Enfin, la carte de communications Wifi et Bluetooth, logée sous le SSD, dispose elle aussi de son propre connecteur. En cas de problème ou de mise à jour, on peut la remplacer facilement.
Geekom implémente la puce graphique ARC standard fournie par Intel. Celui-ci gère le ray tracing au niveau matériel et dispose de la technologie XeSS. En gros, elle permet de passer un jeu 1080p en 4K grâce à l’intelligence artificielle. Enfin, l’OS réinstalle est Windows 11 Pro en version « pure », c’est-à-dire sans le moindre logiciel parasite ajouté. C’est plutôt reposant, surtout comparé aux concurrents qui farcissent leurs produits de bloatwares. Résultat, il faut une quinzaine de secondes pour démarrer Windows 11. Geekom précise qu’Ubuntu, Linux Manjaro ou même Android x86 sont supportés.
Evidemment, pour la bureautique
On ne va pas en faire des caisses sur le sujet, l’IT15 U9 est un parfait compagnon pour les tâches de la vie numérique quotidienne (e-mail, web, messageries instantanées, vidéoconférence, etc). Nous lui avons connecté deux écrans 5K afin de prendre nos aises et nous devons avouer qu’il offre un confort de travail saisissant dans cette configuration. En fait, l’IT15 U9 est largement surdimensionné si vous n’envisagez pas d’autres types d’usage. Dans ce cas, une machine deux à trois fois moins chère fera largement le boulot.
© Marc Mitrani pour Presse-citron
Notons que l’IT15 U9 ne possède pas la certification CoPilot+ PC, son processeur neuronal ne répondant pas aux exigences minimales imposées par Microsoft. Pour être considéré comme tel, le Processeur Neuronal (NPU) doit fournir au minimum 40 TOPS (Trillion Operations Per Second) tandis que celui du Core 9 Ultra 285H plafonne à 13 TOPS. Intel réplique que l’ensemble des ressources de sa puce (CPU + carte graphique + NPU) permet d’atteindre 99 TOPS. Mais Microsoft ne veut rien savoir : 40 TOPS minimum pour le NPU -, ou pas de certification Copilot+ PC.
Cela ne veut pas dire que l’IT15 U9 est inapte en matière d’intelligence artificielle, mais qu’il lui manque simplement un joli autocollant sur son capot. Et bien sûr, les fonctions Windows directement liées au label : Co-creator dans Paint, Recall (historique intelligent) Windows Studio Effects avancé et la traduction en temps réel. Il faudra passer par des applications tierces afin de retrouver des fonctions équivalentes. Quoi qu’il en soit, l’IT15 U9 ,se tire correctement des tâches liées à l’IA générative en local. Et c’est finalement le plus important !
Oui, pour la retouche photo et le montage vidéo
l’IT15 U9 donne entière satisfaction sur la retouche photographique et le développement de fichiers RAW. Dans notre flot de travail habituel, nous utilisons le très réussi et performant PhotoLabs 8 de DxO afin de traiter les fichiers bruts. Même chargé à bloc avec des fichiers RAW de plus de 50 Mo d’un Leica Q3, il répond au doigt et à l’œil. Le passage de Photoshop à Lightroom est alors une simple formalité, qui se déroule sans heurt. Un vrai régal, qui rappelle la fluidité obtenue avec le Mac mini M4, notre station de travail habituelle.
Le lecteur de cartes SD facilite l’importation de médias © Marc Mitrani pour Presse-citron
Le montage vidéo et l’exportation se passent tout aussi correctement. Bien que nous ne soyons pas spécialisés dans la création vidéo, nous avons monté à partir de rushes une séquence 4K de 10 minutes avec DaVinci Resolve, puis avec Première Pro. Dans un cas comme dans l’autre, le logiciel s’avère réactif et l’encodage profite de l’accélération matérielle procurée par les puces d’Intel. Il s’est ainsi écoulé près de 8 minutes pour exporter notre séquence de test de 10 minutes. Cette performance est remarquable et permet à l’IT15 U9 de rivaliser avec des machines nettement plus imposantes.
© Marc Mitrani pour Presse-citron
Le ventilateur du système de refroidissement se fait parfois entendre lors de l’assemblage de la vidéo. Même s’il est perceptible (un peu comme celui d’un notebook tournant à plein régime), on reste tout de même loin des vrombissements des ordinateurs de bureau traditionnels.
Last but not least, nous avons utilisé la machine afin de traiter des vidéos 360° enregistrées avec la caméra Insta360 X5. Il nous a fallu pour cela passer par le logiciel Insta360 Studio, qui nous a donné lui aussi entière satisfaction. Précisons que le constructeur de la caméra met à disposition de ses clients un plugin Première Pro afin d’intégrer ses clips dans le logiciel d’Adobe.
Oui, pour la création musicale
Même posé sur un bureau, le Geekom IT15 reste très discret © Marc Mitrani pour Presse-citron
Tant qu’on y était, on s’est demandé si l’IT15 U9 pouvait rendre service aux créateurs de musique. Pour être honnêtes, nous devons préciser que nous ne connaissons strictement rien sur ce sujet. Nous avons donc demandé son avis à l’un de nos amis, expert en création musicale.
Son constat est sans équivoque : l’IT15 U9 offre la puissance de traitement nécessaire pour la création audio. Des logiciels comme Ableton Live ou Cubase tirent parti des 16 cœurs du processeur. Notre expert a pu faire tourner des projets de 64 pistes contenant de nombreux effets acoustiques et obtenir un son clair sans saturation. Petit détail qui a son importance, la machine reste quasi-silencieuse même en charge maximale.
Mouais… pour le gaming
Peut-on réellement faire de l’IT15 U9 une machine de jeu ? Bien que gérant le ray-tracing au niveau matériel, on est en droit de se poser la question de l’efficacité du GPU ARC, ceux-ci n’étant pas vraiment réputés pour leurs performances élevées.
© Marc Mitrani pour Presse-citron
Pour des jeux pas trop exigeants comme CS2, Valorant ou League of Legends, ça tourne nickel en 1080p. On arrive facilement à 60 images par seconde, ce qui reste suffisant pour s’amuser. Pour les blockbusters récents, ce n’est pas exactement la même chose. Par exemple, Cyberpunk 2077 ou Elden Ring demandent de sérieux sacrifices sur la qualité graphique pour rester fluides. Intel a bien inclus une technologie d’amélioration d’image par IA (le fameux XeSS mentionné précédemment) qui aide un peu, mais ne fait pas de miracles non plus.
Si vous êtes un joueur occasionnel, plus porté sur des titres anciens ou le Démineur, alors pas de problème pour jouer. Les gamers hardcore seront vite frustrés, à moins qu’ils investissent dans un eGPU (carte graphique externe puissante), ce qui fait plus que doubler (voire tripler) le prix de la configuration, les cartes graphiques performantes n’étant pas exactement abordables. Il reste donc quelques avantages aux PC traditionnels.
Oui, pour le home cinema
Transformer un mini-PC en lecteur ou serveur multimédia devient de plus en plus courant. Nous avons donc tenté l’expérience avec l’IT-15, où nous avons installé le lecteur Plex. Ce n’est certes pas la plateforme préférée des bidouilleurs et elle nécessite la souscription d’un abonnement pour avoir accès aux fonctions les plus évoluées… mais nous avions accès à un serveur Plex. On aurait sûrement obtenu les mêmes résultats avec Jellyfin, une solution alternative open source ne nécessitant pas d’abonnement.
L’IT15 U9 est un excellent lecteur multimédia qui lit et affiche sur notre télé 4K HDR+ Dolby Atmos tout ce qu’on lui a soumis. Il devient même invisible si on prend le soin de le fixer à l’arrière de l’écran, sur la platine VESA. Geekom fournit d’ailleurs tout ce qu’il faut pour cela (support et visserie). Le décodage matériel fourni par le processeur central et le GPU permet de lire les gros fichiers sans saccade (on est montés jusqu’à 30 Go, quand même) tandis que le Wi-Fi 7 intégré assure un streaming réseau parfaitement stable (nos tests ont été effectués avec une Freebox Ultra)
Mieux encore : l’IT15 U9 peut directement faire office de serveur Plex, ses 2 To de stockage pouvant héberger de nombreux médias personnels. À noter que l’appareil reste silencieux la plupart du temps, son niveau de bruit lorsque la ventilation d’active étant ici négligeable.
Notre avis sur le Geekom IT15 U9
À l’issue de ce test, force est de constater que l’IT15 U9 est une machine véritablement polyvalente tant qu’on ne s’en sert pas comme PC de jeux. Ses dimensions réduites, sa connectivité étoffée ainsi que sa qualité de construction le place bien dans le haut du panier. Heureusement d’ailleurs, son prix public conseillé de 1 199 euros étant plutôt élevé.
Comme souvent avec les marques chinoises, une politique de promotion quasi permanente et la distribution généreuse de codes de réduction permettent de réduire la facture. Précisons pour finir que l’IT15 U5 est une déclinaison un peu moins puissante et surtout moins chère de ce mini-PC. On y trouve un processeur Core Ultra 5, 32 Go de RAM et 1 To de stockage SSD.
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Geekom Mini-PC IT15 U9
1199 €
Design et ergonomie
9.0/10
Rapport qualité-prix
8.5/10
On aime
- Performances globales
- Windows 11 Pro sans bloatware !
- Connectique fournie et variée
- Modularité
On aime moins
- Puce graphique peu adaptée au jeu