Attendu au tournant contre Rouen, ce samedi soir au Parc des Sports, le Racing Club Narbonnais a répondu positivement par un jeu séduisant et trois essais de classe (30-16). Mais à cause d’un essai encaissé à la fin, les Audois laissent un bonus offensif longtemps dans leur poche, en route.
Aussi surprenant que cela puisse paraître, le Racing Club Narbonnais sort un peu frustré de sa confrontation contre Rouen, ce samedi soir au Parc des Sports (victoire 30-16). Effectivement, les Audois auraient pu – dû ! – prendre un cinquième point dans cette rencontre, parce que le bonus offensif leur tendait les bras jusque dans les dernières secondes. Mais un essai normand sur le gong, après un nombre incalculable de séquences défensives et de pénalités contre Narbonne, a enlevé un brin de sourire sur les visages orange et noir. Le bonheur aurait pu être total, la soirée presque parfaite.
Il y a un imbroglio. Au moment de changer d’avis, c’est trop tard.
Encore plus, si dans les huit premières minutes, le Racing avait oublié la saison des vendanges, pour enfin finir ses occasions franches en terre promise. Branden Holder d’abord dès le coup d’envoi sur un magnifique décalage en bord de touche (1e), puis Joris Pialot derrière une percée tonitruante d’Apisai Naqalevu (4e), et enfin un ballon porté enterré après une belle avancée (8e). Autant d’avertissements sans frais pour Rouen. Trois incursions dans les cinq mètres normands, et aucun point marqué, les supporters du Parc des Sports pensent revivre le même scénario d’il y a deux semaines, où leurs protégés n’ont pas l’efficacité nécessaire pour creuser l’écart.
Surtout, le Racing se met en difficulté tout seul dans cette première mi-temps. Quatre pénalités en mêlée (5e, 17e, 27e, 31e), et un bras cassé (2e), six pénalités en tout en 40 minutes, et encore plus significatif, huit en avant… Quand ça ne veut pas, ça ne veut pas. Il faut attendre trois minutes avant la fin de ce premier acte pour voir les tribunes du Parc se soulever de bonheur. Cameron Wright joue le filou pour mettre à la faute Apisalome Vota Bogidrau, exclu dix minutes pour un hors-jeu. Puis Joris Pialot, dans un fauteuil offre un ballon tout fait à Peter Betham, démarqué sur son aile (10-3, 37e). Sauf qu’à la pause, l’indiscipline audoise laisse Rouen dans la partie (10-9, 41e).
Mais le public va avoir ce qu’il était venu voir, ce samedi soir. Un éclair de génie en solitaire signé Branden Holder, sur 70 mètres, comme un grand (17-9, 45e), avant de voir Cameron Wright à la baguette. Le Sud-Africain fait vibrer le stade sur un départ de mêlée et file entre les perches (27-9, 56e). Bonus offensif en poche, les supporters debout, et le tableau d’affichage laisse couler le temps.
Une semaine de vacances
Mais dix minutes plus tard, le Racing fait un choix surprenant. Dominateurs, sur un gros temps fort, les orange et noir ne vont pas en touche, et prennent les points (74e). Le score est fait au tableau d’affichage mais le bonus offensif n’est pas encore sécurisé. « Il se dit tout et son contraire. On aurait dû peut-être prendre la touche pour assurer le bonus. Il y a imbroglio. Au moment de changer d’avis et de demander la touche, c’est trop tard. Le capitaine a demandé de prendre les points », confie l’entraîneur des avants David Fourtané, frustré.
La suite, tout le monde la connaît. Le Racing perd son bonus offensif, mais vient d’infliger 30 points à un concurrent direct pour les phases finales. Les Narbonnais peuvent désormais profiter d’une semaine complète de vacances pour se régénérer, souffler. L’objectif de 12 points sur ce premier bloc remplit, la suite peut maintenant être abordée le sourire aux lèvres.