La guerre se poursuit en Ukraine. Une attaque russe a fait trois morts ce 12 septembre dans la région de Soumy, dans le nord-est du pays. Cela alors que les manœuvres russes, baptisées Zapad, se poursuivent en Biélorussie. Un contexte dans lequel l’économie russe est en berne. La banque centrale russe a annoncé ce vendredi 12 septembre une baisse de son taux directeur. Une tentative de relancer l’économie russe qui donne de multiples signes de ralentissement, mais au risque de relancer l’inflation.

Le taux directeur de la banque centrale en Russie est passé de 18 à 17 %. Une baisse pour faciliter l’emprunt et donc les investissements des entreprises dans un contexte de ralentissement économique, même si dans la Russie de Vladimir Poutine, on préfère parler de « retour à un chemin de croissance équilibré ».

Autrement dit, la période de forte croissante de ces dernières années, essentiellement alimentée par l’explosion des dépenses militaires, touche à sa fin. La croissance russe dépasse à peine 1 % au deuxième trimestre contre plus de 4 % à la même période l’an dernier.

Le poids des sanctions

Deux ans et demi après l’invasion à grande échelle de l’Ukraine, le poids des sanctions se fait sentir sur l’économie du pays, poussant la banque centrale à réagir même si de son propre aveu l’inflation est loin d’être sous contrôle. L’inflation est, elle aussi, en « surchauffe » du fait des dépenses militaires, dépassant les 8 %, soit deux fois plus que l’objectif fixé.

Depuis des mois, des entreprises d’envergure réclament à la BCR une baisse des taux d’emprunt, qui, selon elles, freinent l’économie et l’investissement sur fond de pénurie de main d’œuvre, en raison de la mobilisation sur le front ukrainien et de l’exil de dizaines de milliers de personnes.

Les dépenses explosent

Les dépenses de l’État russe ont augmenté de plus de 75% depuis l’offensive contre l’Ukraine en 2022. Des responsables et experts avertissent que ces dépenses pourraient avoir épuisé la capacité de Moscou à stimuler l’économie, qui pourrait tomber en récession.

Les finances publiques russes ont également été mises à rude épreuve par la faiblesse des prix du pétrole, cruciaux pour financer l’économie russe. Le gouvernement a enregistré un déficit d’environ 50 milliards de dollars, soit 2% du PIB, au cours des huit premiers mois de l’année, trois fois plus qu’à la même période en 2024.

Jusqu’à présent, Moscou a pu utiliser un fonds de réserve, constitué grâce aux revenus de ses hydrocarbures, pour combler ce déficit. Ce fonds, cependant, est, lui aussi, mis à l’épreuve : la valeur de ces liquidités mobilisables immédiatement a diminué de moitié, passant de plus de 100 milliards de dollars avant le conflit à 48 milliards de dollars actuellement.

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