A l’occasion de sa rentrée politique, ce samedi, à Nice, la fédération maralpine du Parti socialiste accueillait le secrétaire national du PS en charge des fédérations, Amin Mbarki. L’occasion de faire le point sur la stratégie du parti, dans le département pour les élections municipales des 15 et 22 mars 2026. « Nous avons opté pour l’union de la gauche avec le PCF et les Écologistes », a résumé le premier secrétaire fédéral José Garcia Abia. Un pari que le parti espère gagnant, « avec peut-être la possibilité de faire quelque chose d’extraordinaire au second tour à Nice et de dire au revoir à Christian Estrosi et à son fils spirituel ».
A Nice, « les quatre premières places de la liste sont fixées », informe José Garcia Abia. L’écologiste Juliette Chesnel-Le Roux a été désignée tête de liste le 5 septembre. Elle sera « suivie d’un communiste, puis de deux socialistes. Patrick Allemand sera quatrième. La troisième place, réservée à une femme socialiste, sera désignée par les militants dans les prochains jours ».
Amin Mbarki, quel est le sens de votre déplacement dans les Alpes-Maritimes?
Je suis venu en soutien de la Fédération socialiste des Alpes-Maritimes. C’est un territoire où la droite et l’extrême droite sont très fortes. Six circonscriptions sur neuf sont détenues par des députés du Rassemblement national ou leurs alliés. Et le reste, c’est la droite. Mais il existe aussi une demande de mesures sociales que nous défendons. Ici, il y a un vrai travail à mener pour contrer le discours du Rassemblement national, qui ne défend pas les classes modestes, contrairement à ce qu’il prétend. C’est donc une forme d’arnaque. Mais lorsqu’on regarde les scores en 2022 et en 2024, il y a une gauche qui existe et qui va, demain, faire son retour dans un grand nombre de conseils municipaux, dont Nice. L’ambition, c’est de tripler le nombre d’élus dans ce département.
Qu’est-ce qui vous rend confiant sur un retour de la gauche à Nice?
D’abord, l’union. Nous avons un accord avec les écologistes et le Parti communiste. Ensuite, il y a une lassitude vis-à-vis des politiques gouvernementales et une volonté de sanctionner les représentants de cette politique. Le maire de Nice en est un. Cette fatigue peut bénéficier à la gauche.
Deux personnalités nationales, de droite, Christian Estrosi et Eric Ciotti, candidates dans une même ville, c’est une configuration inédite?
Oui, c’est inédit. Ces deux personnalités sont en réalité interchangeables. Ce sont les mêmes: course à la surenchère sécuritaire sans réponses sur le logement, l’écologie ou les services publics. Le choix, pour les électeurs, ne peut pas être le père politique ou son fils désavoué. Ce qui différencie les deux, ce ne sont que des ambitions contrariées. Ce n’est pas le fond. Ce ne sont pas des propositions. Nous sommes dans un territoire où il y a un besoin de la gauche.
Il y a une autre gauche, la France insoumise. Il n’y aura pas de rapprochement?
Ce sont des camarades de gauche, mais il n’y a pas d’accord avec LFI, ni localement ni nationalement. Cette position est la même dans toutes les villes de France. Nous verrons après le premier tour, en fonction des résultats, mais pour l’instant nous misons sur l’union PS-Verts-PC.
Et au second tour?
On verra les scores. Pour se maintenir au second tour, il faut faire 10%. Aujourd’hui, on ne sait pas qui fera plus de 10% à Nice, à gauche. En fonction de la configuration politique, les discussions auront lieu. Mais à ce stade il n’est pas prévu qu’il y ait d’accord avec la France insoumise. Je crois qu’à un moment donné, une des deux listes prendra l’ascendant. Nous sommes convaincus que ce sera la nôtre.
Nice est-elle une priorité nationale pour le PS?
Oui. Quand vous regardez les grandes villes en France, seules Toulouse et Nice échappent encore à la gauche. La gauche n’a pas vocation à simplement faire campagne et rester là où elle est forte. Elle doit aussi se montrer conquérante là où c’est plus difficile. Ici, c’est plus difficile qu’ailleurs. Et donc on est là et on sera là. Il y aura un soutien du National. On reviendra pendant la campagne. On s’assurera que la gauche rassemblée fasse le score le plus élevé et que progressivement, on plante les graines de ce que sera demain la gauche dans les Alpes-Maritimes. Il n’y a pas de fatalité. Dans les Hautes-Alpes, on pensait la gauche minoritaire: deux circonscriptions ont finalement basculé. Ici on part de plus loin. Mais on peut y arriver.